La Conscience
LA CONSCIENCE
Je ne puis terminer ce livre sans aborder le problème de la conscience 49. Si la conscience, comme le prêtant le dictionnaire, n’est que la perception de l’existence de son monde environnant, dans ce cas nous pouvons assurer sans nous tromper que tout ce qui est vivant ici bas possède en lui une parcelle de conscience. Mais ce même dictionnaire, nous dit aussi que la conscience c’est aussi d’avoir la perception de son existence propre au sein de son environnement. Dans ce cas il convient de réduire notre champ d’investigation.
La conscience est-elle le monopole de l’homme ? Certes non, qu’est ce que la conscience ? La conscience c’est la notion de compréhension volontaire de quelque chose ou de quelqu’un, la perception, la connaissance plus ou moins claire que chacun peut avoir de son existence et de celle du monde extérieur. Et ceci n’est pas une exclusivité humaine, bien au contraire, l’animal aussi possède une conscience.
La notion du bien et du mal se retrouve dans l’éducation chez certains animaux. Prenons le cas de l’éléphant ; une récente émission télévisée narrait l’histoire d’une jeune réserve africaine où un grand nombre d’espèces était représenté, des éléphants et des rhinocéros entre autre.
Ces deux mammifères n’ont aucun prédateur connu ; plusieurs années après la création de ce parc, des cadavres de rhinocéros ont été découverts.
La première idée qui soit venu à l’esprit des responsables de cette réserve est qu’il s’agissait de l’oeuvre de braconniers, cependant comme les cornes étaient toujours présentes, ils abandonnèrent cette piste et demandent l’aide d’un spécialiste. Ce dernier ne tarda pas à en découvrir les raisons. Les jeunes éléphants arrivant à l’âge adulte sont rejetés du troupeau par la matriarche et l’un d’eux épanchait sa violence sur ces malheureux rhinos. On fit venir un éléphant mâle beaucoup plus âgé d’une autre réserve et le délinquant sous l’influence de son aîné revint bien vite à la raison.
Toutes les femelles dans le règne animal sauvage, enseignent à leurs petits l’apprentissage de la vie, choix de la nourriture, le toilettage, les comportements sociaux au sein du groupe où ils vivent, la survie, la protection etc…
Chez les insectes sociaux, une conscience collective s’est développée, beilles, fourmis, termites, axée sur la communauté pour la survie de leurs colonies au mépris de leur propre existence.
Remontons encore plus loin dans la chaîne animalière des espèces plus primitives, plus éloignées de nous, les poissons, les mollusques qui lorsqu’ils sont en situation périlleuse due à leurs prédateurs, ont en réserve des ressources insoupçonnées de stratégies de défense, de riposte ou de fuite qui n’ont d’égale que l’ingéniosité de leurs ennemis dans leurs agissements plus subtils les uns que les autres. On a même vu des animaux pêcher au moyen « d’une canne à pêche », canne à pêche qui n’est en fait qu’un appendice de leur anatomie terminé par un leurre.
Que dire de ces singes qui a l’état sauvage inventent des nouvelles techniques, de nouveaux comportements alimentaires et les transmettent à l’ensemble de leur groupe. De cette femelle chimpanzé appelée COCO, élevée par des chercheurs américains, à qui l’ont avait apprit la langue des signes, (+ de 1 000 signes et comprenait presque 2 000 mots) se querellant avec un congénère elle le traita de « je cite » « de sale vieux macaque » en associant les mots «sale, vieux et macaque» qui lui avait été enseignés dans un tout autre concept et qui par la suite tenta d'inculquer à son petit ce nouveau langage.
De ce perroquet après 20 ans d’instruction capable de vocaliser une centaine de mots et surtout de compter en assemblant des couleurs.
Et enfin, les plus fabuleux d’entre tous peut-être, les orques, capables de comprendre des phrases complexes, et surtout de discerner des syntaxes différentes.
D’après leurs professeurs, tous leurs élèves semblaient posséder le niveau de conscience d’un enfant de 4 à 6 ans, et peuvent dialoguer avec eux un peu comme avec des enfants de cet âge.
Nous savons tous que les animaux communiquent entre eux mais rien ne nous empêche de penser que certains d’entre eux possèdent un véritable langage, pas seulement basé sur des concepts matériels mais aussi sur des idées immatérielles. Qui nous dit si le chant des baleines n’est pas que pure rime et poésie ? Le saura-t-on un jour ?
Parlons de ces cétacés qui par dizaine, vont se suicider en s’échouant volontairement sur les côtes, malgré les efforts de leurs sauveteurs pour les remettre en pleine mer. Il s’agit fatalement d’une décision collective mûrement réfléchie, pour quelle raison ? Nous ne le saurons peut être jamais, mais une chose est sûre, c’est bien consciemment qu’ils le font.
Nous savons déjà que les abeilles non seulement communiquent entreelles, mais elles ont de véritables conversations, ces langages sont différents d’une ruche à l’autre. Et les fourmis qui élèvent des pucerons pour leur soutirer le miellat en échange de leur protection, ceci n’est pas seulement de la conscience, mais déjà l’approche du partenariat.
Dans le monde végétal aussi, la conscience est omniprésente, n’ayant pas une confiance absolue du vent, la tactique employée par les fleurs pour se faire courtiser par leurs insectes pollinisateurs prouve bien qu’elles sont conscientes du monde qui les entoure.
Reste l’homme tout en haut de la pyramide est-il vraiment conscient, et si oui, quel degré de conscience possède-t-il ?
Qu’il soit conscient de son environnement la preuve n’est plus à faire, mais que fait-il de sa conscience? Que fait’ il de sa faculté de raisonnement que lui apporte son cerveau ? A quoi lui sert-il d’avoir un cerveau aussi développé ?
Il semblerait que plus l’homme développe son cerveau, plus il s’en sert mal. Depuis un siècle, il a décimé à lui tout seul un bon quart des espèces les plus proches de lui, ses propres cousins. Sur 625 espèces de primates répertoriés au début des années 1900, 125 ont déjà disparue, sans compter tous les grands félins, les tigres, les ours, les loups, les guépards et les éléphants qui ont vu leur espace vital se réduire à une peau de chagrin. Les espèces maritimes ne sont pas non plus épargnées.
L’holocauste des baleines, car à ce niveau là, on peut parlerd’holocauste, sans oublier celui des bébés phoques sacrifiés sur l’hôtel du snobisme et tout cela dans le seul but de satisfaire l’orgueil de quelques nantis ; quant aux insectes, avec les déboisements sauvages se sont eux qui ont payé le plus lourd tribut à l folie mégalomane de l’homme.
Pour cela, il faudra d’abord que l’homme apprenne à se comporter d’une manière plus civique et qu’il apprenne aussi à vivre en harmonie avec son entourage, qu’il prenne conscience de son voisinage et enfin qu’il apprenne à le protéger.
Il serait hélas utopique de penser que la nouvelle mutation de l’espèce humaine la rendra plus intelligente (ce serait un miracle et je ne crois pas aux miracles), mais la rendra plus sensible, plus réceptive au monde qui l’entoure, et lui apprendra que ce monde ne peut se modeler à ses exigences. La nature à ses raisons, raisons que l’on peut à la limite comprendre, mais surtout que l’on ne peut modifier sans prendre le risque de la voir se rebeller et parfois la voir déclencher de véritables représailles. La nature possède un rythme, un tempo, une respiration bien à elle, et elle est faite de cycles immuables depuis la nuit des temps, ce qui fait de la Terre une planète vivante sur laquelle nous, (tout ce qui est vivant, homme, animal ou végétal) faisons figure de parasites.
Ne me parlez pas de conscience lorsqu’ au 21 ème siècle, 45 ans après que l’homme ait marché sur la lune, à l’aube de l’exploration spatiale que dis-je de l’émigration spatiale, 90% de l’humanité peut tout juste manger à sa faim. Alors que 10% regorge de richesses.
Comble de l’ironie, ces 90% ont fourni depuis 200 ans la presque totalité de leurs principales richesses qu’elles possédaient aux 10% restant, faisant de ces derniers les États les plus riches du monde. Bel exemple d’égoïsme et surtout bel exemple de manque de conscience, car un jour ou l’autre il faudra payer l’addition. Ces pays dits émergeants réclameront à leur tour leur place au soleil, et il faudra bien faire une répartition de ces richesses, qui n’oublions pas viennent presque en totalité de ces pays émergeants.
Où trouvons-nous la trace de la conscience à l’heure actuelle? Où le racisme se manifeste chaque jour un peu plus !
Cependant, un espoir se pointe quand même à l’horizon de notre avenir si noir soit-il ! Un frémissement d’espérance devrais-je dire, lors de la dernière grande catastrophe en Asie du Sud Est en décembre 2004. Cet élan mondial de générosité laisse apercevoir une prise de conscience universelle, mais il est toutefois dommage que cet acte d’humanisme ne se soit déclenché que lors d’une catastrophe de cette ampleur. Il faut bien un début à toute chose !
Le principal, est que le pas a été franchi. Comment différencier l’homme de l’animal? Tous ce qui vit possède une notion de conscience à des niveaux différents. Les animaux semblent avoir une conscience plus axée sur le collectif. Leurs langages plus rudimentaire ne possèdent pas le Je ou le Moi, le Tu, le Toi, le Ta le Il et le Sa au rofit du Nous, Nos, Ils ou Leur. Seuls les animaux les plus évolués sur le plan cérébral, les primates et les cétacés semblent posséder une notion de l’individualisme à l’état primaire. Ces animaux possèdent une identité propre qui leur permet de se singulariser aux yeux de leurs congénères. Le simple fait de se reconnaître dans un miroir, nous permet d’affirmer sans trop d’erreurs qu’ils possèdent un niveau supérieur de conscience individuelle et collective à la fois. Ils sont capables dans leur langage d’utiliser le Je, le Moi, le mien le Tu et le Toi, le tien. Et même le vouvoiement ou plutôt une forme de vouvoiement. Si le langage reste le même, le comportement social est différent, chez les primates entre autre, dans leurs séances d’épouillage, le dominé commence toujours le premier à épouiller le dominant ce qui correspond à une forme de respect donc de vouvoiement, Mais ils possèdent aussi le Nous, le Nôtre, le Ils et le Leur. Ils sont tout aussi bien capables d’avoir des réactions axées sur la nécessité de cohésion de leur groupe, que des réactions égoïstes plus personnelles.
Alors que l’égoïsme n’existe pas dans le reste du règne animal, tous les comportements égocentrismes que l’on peut observé ne le sont pas en réalité. La fameuse part du lion, cet égoïsme qui choque tant nos convictions, est plus calquée sur la nécessité absolue que le lion doit d’être, et de rester le plus fort. Un lion affaibli mettrait toute sa famille en danger de mort. Ceci peut paraître injuste, mais sans cela, il y a longtemps qu’ils seraient tous exterminés. Ce comportement est plus axé sur le collectivisme que sur l’individualisme. La démarche cérébrale de cet animal n’est pas Je mange le premier et le meilleur car Je suis le plus fort, mais plutôt, je mange le premier et le meilleur car je me dois d’assurer la protection de ma famille, et je ne peux pas être en forme sans cela.
Tout comme les insectes sociaux, tel le termite, la fourmi ou l’abeille qui eux dans leur langage disent toujours Nous ou Eux. Un termite soldat ne dit pas, je vais perdre ma vie au combat, mais nous allons sauver notre colonie.
Si la conscience ne nous permet pas de discerner ce qui affirme la différence entre l’homme et la bête, que nous reste-t-il pour nous particulariser du genre animal ?
La réponse vient de notre cerveau, notre capacité cérébrale nous permet de réfléchir un peu plus et notre qualité de dominant, de grand prédateur nous permet de faire la différence.
De chasseur cueilleur, nous sommes passés agriculteur éleveur, d’itinérant à celui de sédentaire. N’ayant plus à nous défendre continuellement du reste de la faune, nous possédons la faculté (grâce à notre cerveau) de perdre du temps à réfléchir et pour lutter contre l’oisiveté, les hommes ont mis à profit leur capacité intellectuelle pour développer leur imagination. L’Art rupestre était né, les hommes se sont mis à créer. La sculpture, la musique et la danse ont très vite suivis, et le néolithique nous révélera d’innombrabls trésors (en céramique entre autres), sans oublier le théâtre et la poésie. L’explosion d’innombrables formes d’Art viendra un peu plus tard.
De chasseur cueilleur, nous sommes passés agriculteur éleveur, d’itinérant à celui de sédentaire. N’ayant plus à nous défendre continuellement du reste de la faune, nous possédons la faculté (grâce à notre cerveau) de perdre du temps à réfléchir et pour lutter contre l’oisiveté, les hommes ont mis à profit leur capacité intellectuelle pour développer leur imagination. L’Art rupestre était né, les hommes se sont mis à créer. La sculpture, la musique et la danse ont très vite suivis, et le néolithique nous révélera d’innombrables trésors (en céramique entre autres), sans oublier le théâtre et la poésie.
L’explosion d’innombrables formes d’Art viendra un peu plus tard.
Oui, ce qui marque vraiment la différence entre l’homme et l’animal, c’est cette faculté de créer que nous concède notre cerveau.
Tout homme est appelé à créer.
Si l’homme prit individuellement est arrivé à un degré de conscience satisfaisante, sa culture du Je, de l’individualisme est quand même poussé à l’extrême. C’est au niveau de la conscience collective qu’il doit s’améliorer. Il doit apprendre ou plutôt réapprendre à dire Nous, de voir plus loin que le bout de son nez, de penser collectivement pour assurer l’avenir de sa race. De conserver le Je dans son vocabulaire, de l’affirmer même haut et fort lorsque cela semble nécessaire (comme le fameux j’accuse où un homme seul se dresse contre une injustice), mais aussi capable de dire Nous, et de prendre enfin les décisions qui s’imposent, si ce n’est pour sauvegarder l’avenir du genre humain, tout au moins pour lui épargner des souffrances inutiles, quitte à déranger la quiétude de quelques nantis.
Beaucoup de chemin reste encore à parcourir avant d’acquérir la sapience, mais si mon analyse sur l’âge de l’homme s’avère exacte (5 ans et demi selon sa lignée) dans quelques milliers d’années (s’il ne s’est pas détruit avant) l’homme aura atteint l’âge adulte. (Ce que j’appelle la conscience universelle) Tout comme l’enfant, l’homme en égoïste, cultive le Je et tout comme l’enfant il lui faudra atteindre sa puberté pour composer avec le Nous. Tout comme à un enfant du même âge, les hommes accumulent les bêtises, les écarts de conduites sont fréquents ce qui ne les empêchent pas de devenir des adultes. Aussi tout comme à un enfant, accordons notre confiance à l’homme, malgré toutes ces bévues il parviendra à sa condition de majeur accompli, mais parvenir à l’état d’adulte n’est pas chose facile et le chemin est couvert d’embûches.
49 Conscience Perception, connaissance plus ou moins claire que chacun peut avoir de son existence et de celle du monde extérieur.
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