La Révélation
La Révélation
Chaque jour qui passait, éloignait un peu plus Derek de Deborah, il n’y avait pas une semaine qu’ils venaient d’arriver que Deborah passait plus de temps à Tianhuanaco qu’avec lui. Normalement, il devrait être irrité par cette attitude, mais après les événements qu’ils venaient de vivre, il ne lui en voulait absolument pas et il faut bien l’avouer, l’origine de la Terre le fascinait tout aussi bien et après tout, bien qu’il ne s’en vantait pas, ces ancêtres venaient aussi indirectement de la Terre, aussi quelque part, il se sentait un peu terrien après tout.
Non seulement des extra-terrestres étaient venus sur Terre dans le passé, mais, ils sont venus à plusieurs reprises, si l’on en croit ces artéfacts.
La première fois, c’était il y a bien longtemps, pas loin de 200 000 ans, un vaisseau s’était posé quelque part en Afrique, les Naacans, le peuple des Naacans venait de Sirius, une étoile située à plus de 8 000 AL de la Terre, d’origine humaine, ce peuple était à peine différent de celui de la Terre, plus grand qu’un Terrien de cinquante bons centimètres, à un mètre, le Naacan était aussi de couleur légèrement plus claire, allant du blanc halé au brin foncé et comme il vivait vêtu depuis des centaines de milliers d’années, il avait perdu ses poils corporels protecteurs, contrairement au Terrien du moment, mises à part ces quelques différences, leurs ADN étaient compatibles à 99, 9 %.
Leurs visites ne venaient pas d’un programme préétabli de colonisation, non, leur arrivée était due plus au hasard qu’à un planning aménagé. En effet, bien que champions de l’expansionnisme planétaire, ils ont débarqué sur Terre à la suite d’une avarie de leur vaisseau. La colonisation de la Terre n’était pas dans leur projet, tout au moins pas pour l’instant ; ils venaient de Sirius et ils voulurent se rendre dans la constellation des Pléiades, à Electre ou 17 Tauri situées à 440 AL de la Terre.
En l’an de grâce – 206 000 ans avant JC, nos Naacans se rendaient donc à Electre, dans l’une de leurs nouvelles colonies, chose qu’ils ignoraient à l’époque, c’est que cette année-là, la Terre se retrouvait à un moment bien particulier de son existence.
Pour ne pas te prendre la tête, sache que la Terre n’a pas que deux mouvements, les plus connus, tout d’abord sa rotation sur elle-même en vingt-quatre heures et sa révolution autour du soleil en 365 jours environ, il en existe une bonne dizaine, et dont un qui nous intéresse à tout point de vue, celui de l’axe de rotation de la Terre, qui vacille, un peu à la manière d’une toupie en fin de course, et elle décrit un mouvement circulaire qui dure 26 000 ans. Tous les 26 000 ans, l’axe de la Terre boucle son circuit sidéral, ce qui produit entre autre, la précession des équinoxes, l’axe de la Terre décrit donc un cercle parfait. Actuellement, l’axe pointe sur l’étoile polaire (Polaris), l’étoile polaire, dans 5 000 ans ; vers l’an 7 000 environ, l’axe pointera vers Aldéramin dans la constellation du Taureau, dans 13 000 ans, il montrera Véga de la Lyre ensuite ce sera au tour de l’étoile Thuban du dragon et pour finir, dans 25 000 ans, l’axe pointera à nouveau vers Polaris.
Pour en revenir à nos Naacans, en - 206 000 ans très exactement, ils se rendaient vers Electre, ça je te l’avais déjà dit, ce jour-là, le point vernal d’où le Soleil se lève, se trouve à l’intersection de la Voie Lactée et du plan de l’écliptique galactique, rien de bien embêtant dans cette configuration si ce n’est le fait qu’elle traverse de fortes zones de perturbations géomagnétiques et dont il en résulte de forts séismes, cependant, cette année-là, il y avait un peu plus de 200 000 mille ans, ce passage difficile était en résonance avec un autre phénomène, très rare aussi, aussi rare que le point vernal à ce moment-là. Cet événement s’appelle le transit de Vénus !
Ce transit, lui aussi n’a rien d’extraordinaire, il se produit assez régulièrement, très exactement deux transits espacés de huit ans séparés 121,5 et 105,5 ans, ce qui nous donne un cycle de 2 fois 8 ans plus une fois de 121,5 ans et une fois 105,5 ans cela donne une période de 243 ans, ce qui n’a rien de spécial en somme.
Seulement voilà, cette année – 206 000 ans, les deux phénomènes ont été parfaitement synchrones et les séismes ont été si violents, que la Terre a glissé de quatre-vingt-dix degrés sur ses pôles géographiques, l’osculation du soleil par Vénus a provoqué une attraction telle que l’orbite terrestre en fut bouleversée ; bien sûr, ce n’est pas la première fois que cela arrive, ni la dernière, la dernière fois que cela s’est produit ce fut il y a plus 11 500 ans, ce qui mit fin à la glaciation de Würm, la planète Terre a donc basculé de 90° en une seule fois au lieu de le faire progressivement, la fonte brusque des glaces qui recouvraient l’Europe, a eu pour effet de rehausser les niveaux des océans de quelques 90 mètres et a noyé les continents de l’Atlantide et de Mu.
Mais revenons à l’époque de l’apparition de l’homo sapience, il y a un peu plus de 200 000 ans.
A cette époque, la race humaine était représentée par la lignée appelée homo neandertalensis, préexistante depuis environ 100 à 200 000 ans, soit entre 300 et 400 000 ans avant JC. Les Naacans ont donc plongé en hyperespace en – 206 000 ans en partant du système de Sirius, et au moment même de leur retour d’hyperespace qui devait les amener dans le système des Pléiades, l’immense perturbation géomagnétique provoquée par le glissement des pôles terrestres, dérégla les instruments de navigation des Naacans, au point qu’ils sortirent de l’hyperespace au mauvais endroit, et les instruments toujours perturbés, ils durent tenter un atterrissage forcé sur Terre.
Ils se sont posés en catastrophe dans la région Africaine sub-saharienne, leur atterrissage fut si violent, qu’ils détruisirent leur convertisseur et ne purent repartir, ni réparer sur place. La seule solution qu’ils ont eu à cette époque a été d’envoyer un SOS, cependant, comme je te l’ai déjà dit, leur convertisseur étant HS, ils ne purent envoyés un message traditionnel, que par voix hertzienne. Dans le meilleur des cas, leur appel n’arrivant pas avant 440 ans à Electre dans les pléiades.
Cependant, leur calvaire était loin d’être terminé, car à Electre, la colonie Naacainne était toute jeune et ne possédait pas de vaisseau pouvant les dépanner, seul, un Hypercom sur place pouvait relayer leur appel à l’aide à Sirius, leur planète mère.
Dans le meilleur des cas, ils seraient secourus dans 8 450 ans minimum. A cet instant, ils étaient confrontés à une alternative, soit, ils tentaient leurs chances en se cryonisant, mais ils ne pouvaient envisager de rester dans cet état pendant 8 450 ans, ils n’étaient pas sûrs que leurs corps supporteraient une telle contrainte, et leurs matériels devraient dans ce cas être rechargés en énergie, car leurs batteries ne pourraient tenir aussi longtemps sans être rechargées.
Soit qu’ils essayent de fonder une colonie sur cette planète en espérant que leurs descendants soient secourus, mais cette solution fut rejetée à l’unanimité des migrants.
Une crise s’ensuivit dans leurs rangs, et comme il fallait une équipe de plusieurs personnes « réveillées » pour s’occuper du rechargement et de l’entretien, la maintenance des appareillages, l’énergie normalement utilisée pour le maintien en hibernation, ne se trouvant pas sur Terre, il fallait en chercher une autre et dans ce monde de fin du pléistocène moyen, l’énergie était à la fois rare et abondante ; elle abondait sous une forme brute et rare pour ne pas dire inconnue à l’état net, (utilisable directement), il fallait donc, l’extraire et la fabriquer et des équipes furent formées, se relayant annuellement.
Cependant, un autre handicap attendait nos explorateurs interstellaires, l’oxygène.
L’air du pléistocène en était saturé et nos Naacans, venant de Sirius n’y étaient pas habitués. Ils vivaient dans une atmosphère plus pauvre en oxygène, si bien que chaque fois qu’ils sortaient à l’air libre sans protection, ils attrapaient l’ivresse due à l’abondance d’oxygène et cet état d’ébriété pouvait leur être fatal ; aussi, leurs premières sorties ont été réalisées avec des scaphandres protecteurs, d’où la présence de certaines peintures pariétales retrouvées ça et là sur les parois de certaines grottes.
Un autre inconvénient cependant, pour ramener le maximum de matériel nécessaire à une expansion, ils avaient débarqué, lors de leur dernière visite à Electre, leurs navettes, (la navette est un appareil volant plus petit, extrêmement maniable, permettant les déplacements dans l’environnement sans une trop grande dépense d’énergie, tout au moins, bien moins que le déplacement du vaisseau lui-même), et ces navettes leurs firent défaut aujourd’hui ; ils ne possédaient en tout et pour tout, qu’une seule navette de débarquement, mais, en revanche, tout le matériel, de forage, de défrichement, de construction, lui, ne manquait pas.
Mais toutes sortie à l’air libre était un calvaire, car non seulement, l’atmosphère ne leurs convenait pas trop, mais la chaleur était infernale ; utiliser les indigènes semblait dans l’immédiat impossible, bien qu’à peu près semblables à eux, des millénaires de civilisation les séparaient, surtout que dans un premier temps, bien que les autochtones les avaient vus se poser, par crainte, ils ne s’approchaient pas de leur vaisseau.
Plusieurs années plus tard, une équipe de maintien, conscient qu’ils auraient aussi besoin de l’aide des autochtones qui les entouraient, décidèrent de les aider et de leurs permettre d’évoluer un peu plus rapidement. En enrichissant leur ADN, d’un petit groupe de quelques milliers et en les prenant en main sur plusieurs générations, ils devraient progresser assez vite.
Ils installèrent dans le voisinage de leur appareil, des caméras enregistreuses, ainsi que des sondeurs psy. Ils réussirent à capter et à comprendre leurs langages. Très rustique, ce langage comportait quand même presque mille mots ; certes, la conjugaison, la grammaire et les formes temporelles étaient inexistantes mais, le peu qu’ils utilisaient, permettait d’avoir des échanges entre individus.
Ces autochtones qui étaient chasseurs/cueilleurs, étaient plutôt petits par rapport à eux, entre un mètre trente et un mètre cinquante pour les plus grands, surtout plus foncés qu’eux, d’un noir presque parfait alors que nos Naacans étaient de couleur de peau différente ; chez eux, les teintes allaient du noir foncé au blanc et d’une hauteur avoisinant les 3 mètres pour les plus grands d’entre eux.
Possédant des appareilles de psycho enseignement, l’usage de ce dialecte ne leur posait plus aucun problème, si bien qu’au bout de quelques jours, ils furent prêts pour un premier contact.
Leur société très primitive était semble-t-il matriarcale et apparemment, ils n’avaient aucun sens d’une divinité quelconque et n’enterraient pas encore leurs morts. Aussi pour ne pas les traumatiser, les Naacans décidèrent que le représentant de leur race qui prendrait contact avec eux, aurait une couleur de peau plus proche de la leur. Le hasard a voulu que ce représentant fût une femme, ce qui normalement devrait d’après eux faciliter cette première approche.
Ce fut donc une femme qui descendit du vaisseau lors d’une des approches des autochtones, cette jeune femme s’appelait n’ore Jona, c’est elle qui sans le savoir allait donner le mythe de la déesse Orejon, chère aux civilisations pré incas, la déesse de la création. Ce mythe a perduré et détient le record absolu de longévité par voix orale, près de 200 000 ans, seul le nom a quelque peu été écorné et cela vient du fait que la descente du larynx de ces homo néandertaliens était « relativement » récente et cette société était un groupe plus actif que contemplatif, l’usage de la parole leur servait plus à la chasse que pour raconter des histoires le soir à la veillée.
Le mythe attribua aussi à Orejon, des oreilles paraît-il magnifiques et des mains palmées, pour les oreilles, c’est certainement la seule chose où l’on pourrait apporter un peu de crédit, celles de « n’ore Jona » sont plus petites et plus fines que celles des indigènes et pouvaient passer aux yeux des natifs pour magnifiques et ses mains n’étaient pas palmées, mais elle utilisait des gants, des moufles plus exactement, pour la protéger du soleil, ce qui permit aux natifs de dire qu’elle avait des doigts palmés, c’est beaucoup moins poétique.
Ils n’eurent pas de rapports charnels avec les indigènes malgré tous les mythes qui affirment le contraire, la fameuse phrase, « les fils des dieux trouvèrent les filles des hommes belles et les prirent pour épouses », n’est hélas pas fondée. Ils utilisèrent tout simplement la fécondation in vitro. Au total, ce ne fut pas loin de dix mille femmes, espacées sur une période d’une d’année, qui portèrent des enfants hybrides.
C’est une des raisons qui permit à nos chercheurs actuels d’identifier et de remonter l’ADN mitochondrial, de le relier au plus vieux fossile d’homo sapience découvert, il a été appelé « l’Eve mitochondriale », et ils ont remonté sa trace jusqu’en -180 000 ans, et c’est par manque d’avoir trouvé des fossiles plus anciens qu’ils n’ont pu remonter plus en arrière sinon, ils seraient arrivés à – 206 000 ans, au moment de l’hybridation.
L’ADN mitochondrial, à l’inverse du chromosome Y, qui lui est transmis par le père et permet de suivre une lignée mâle de père en fils, l’ADN mitochondrial est transmis par la mère à sa fille et permet, d’identifier une lignée femelle de mère en fille.
C’est à ce moment-là que les choses se gâtèrent et s’envenimèrent, lors de la relève de l’équipe de maintenance, le reste des migrants n’apprécièrent guère l’initiative de leurs collègues, car l’hybridation avec d’autres races était interdite, sauf si la dite race non seulement était consentante mais surtout, très important, était en mesure d’en comprendre le processus. Ce qui n’était certainement pas le cas dans cette situation, le reste du groupe décida de les chasser de leur groupe en attendant la décision de leur grand conseil de Sirius.
Les « coupables » au nombre de 3 000, furent transportés dans une région suffisamment éloignée pour éviter tout contact avec eux ; ils leurs choisirent une île située dans le nord, bien au-delà du désert de Gobi, où il y faisait beaucoup moins chaud, et l’oxygène y était plus raréfiée.
Tous les candidats Naacans à l’émigration étaient des couples, si bien que nos délinquants purent emmener leurs conjoints ou conjointes avec eux en exil, ainsi ce n’était pas loin de 5 000 personnes qui furent déportées. Un maximum de matériels leur fut cédé, sauf la navette de débarquement, et il fut convenu que dès leur retour sur Electre, ils contacteraient Sirius pour qu’il leur apporte plus de matériels, dont une centaine de navettes, si le conseil était d’accord bien entendu.
Les fautifs comprirent à ce moment que dans le meilleur des cas, ils n’auraient pas leurs matériels avant pas loin de 10 000 ans après le départ de leurs frères, ce qui ferait qu’ils toucheraient le reste de matériels vers - 195 000 ans, comme ils n’avaient pas d’équipement de cryologie, ils étaient condamnés à vivre et mourir ici.
Les enfants hybrides furent élevés en majorité par les Naacans et apprirent très tôt le rôle qui leur était attribué ; il y eut hélas quelques déceptions, des individus que le statut de demi-dieu (bien qu’ils étaient conscients qu’ils n’étaient pas des dieux), avait tourné la tête de certains d’entre eux, jalousies, rivalités, antagonismes et des combats en opposèrent quelques-uns, allant même jusqu'à l’élimination physique ; ces homicides furent à l’origine de la légende d’Abel et de Caïn. Les Naacans comprirent leur erreur et en vinrent à regretter leur décision, mais ils ne pouvaient plus revenir en arrière, le mal était fait et ils devaient assurer les bêtises des autres
Ils savaient que plus rien ne serait comme avant, certes, ils savaient que la race terrienne avait été améliorée, mais, ils en étaient sûrs, maintenant, c’est qu’ils l’avaient aussi gangrenée.
Après 350 ans d’occupation, s’étant vite rendu compte qu’une grande disparité existait entre eux et leurs parents terriens, une ségrégation était née, les mulâtres, pour la plupart s’étaient accouplés entre eux, créant des quarterons divins. Parmi les Naacans d’origine, une scission s’était opérée, une partie d’entre eux voulait mettre fin d’une « façon radicale » à cette progéniture, alors qu’une autre, plus pacifiste, plus humaniste préconisait, étant donné leur responsabilité, une prise en charge totale de ce peuple métissé.
Toute cette hostilité n’avait pas échappé au reste des terriens et très vite, le désaccord, bien qu’ils en ignoraient la cause exacte, pris des proportions considérables et donna naissance aux mythologies qui ont fleuri un peu partout sur la planète et qui nous ont été transmises jusqu'à nos jours, sous la guerre des dieux, par toutes sortes de moyens ou de supports.
Le clan des modérés, parmi les Naacans, prirent le dessus, et ils décidèrent de leur donner toute l’aide qu’il était possible de leur apporter ; ils se chargèrent de leur éducation et de leur transmettre une grande partie de la science, leur permettant l’accès à la nourriture facile et ils prospérèrent si bien que leur nombre se montait à plus de 300 000 individus, les plus anciens se chargèrent de l’éducation des plus jeunes et ainsi de suite.
Quelques années avant leur départ, les hybrides se rendirent compte que les Naacans n’avaient pas l’intention de les emmener avec eux, et malgré les promesses de revenir, ils se rebellèrent violemment contre les Naacans, si violemment, que les Naacans durent faire usage de la force et ils les repoussèrent en dehors du territoire. Pour cela, afin de ne pas trop les molester, ils utilisèrent des chocs électriques et des gaz anesthésiants pour les neutraliser et ils les transportèrent à des milliers de kilomètres. Cette évacuation dura plusieurs années pour que les 300 000 individus soient transportés en lieu sûr.
C’est sans doute cette opération qui marqua le plus la conscience collective de ces gens, car c’est cette épisode qui fut relatée sous le mythe de la perte du paradis terrestre.
Lorsque les secours arrivèrent et que les Naacans d’origine, arrivèrent « enfin » dans les pléiades, sur Electre, ils décidèrent avec l’accord du haut conseil de Sirius de venir périodiquement leur rendre visite afin de les aider à progresser jusqu’au jour où les terriens seront en mesure de les rejoindre sur le plan technologique.
En apprenant cela, Derek, qui, passionné par l’histoire des ancêtres de la Terre, ses ancêtres en quelque sorte, évidemment ne put s’empêcher d’ironiser auprès de Deborah.
-- T’as vu Deb, tu as ta réponse concernant l’explication du patrimoine génétique commun entre les différents groupes d’humanoïdes de cette galaxie ; cette origine, si j’ai bien compris, viendrait des Naacans, tes ancêtres ne viendraient qu’en second rang, les premiers conquérants galactiques, les pères fondateurs de l’humanité dans la Voie Lactée ne seraient pas terriens mais Naacans !
Deborah, relevant l’ironie, répondit sur un ton très calme ;
-- Tout comme les pères fondateurs d’Andromède, tes créateurs, sont terriens, cela confirme un vieil adage terrien !
-- Nul n’est prophète en son village !
-- Les Naacans nous ont colonisés, et à notre tour, nous avons colonisé Andromède, cela confirme aussi que tu es un descendant des Naacans à la huit cent millième génération, via mes ancêtres évidemment, ce qui fait de toi, mon petit, petit, petit cousin … à la puissance quarante mille … évidemment !
Derek commençait à comprendre pourquoi les femmes, quelque soit la planète ou la galaxie qu’elles habitent, avaient toujours le dernier mot, ce n’était pas étonnant étant donné qu’elles étaient toutes cousines.
… Et oui, chéri, dit par télépathie Deborah à la grande surprise de Derek, c’est pour cette raison !
… … ! Fut la réponse de Derek.
-- Oui, répliqua Deborah, j’ai réalisé que notre petite aventure en Astral avait laissé des traces dans nos cerveaux, avec un peu d’entraînement, la télépathie, la télékinésie et peut-être la téléportation sont à notre portée !
-- Il faudra que je m’y mette aussi, cela pourrait nous être utile !
-- Et c’est tout ce que tu as trouvé comme aptitude particulière que nous ayons hérité de notre balade en Astral ?
-- Pour l’instant, oui, mais c’est déjà pas mal, si nous sommes appelés un jour à infiltrer une population !
Derek se replongea dans la saga Naacal/terrienne.
Nos Electrans (c’est ainsi que les descendants des Naacans se firent appeler, puisqu’ils allaient coloniser la planète Electre), conformément à la promesse qu’ils avaient faite à leurs frères restés sur Terre, prévinrent Sirius, et comme les Naacans étaient un peuple pacifique et bien que la faute commise était grande, décidèrent de leur envoyer une expédition de secours, avec beaucoup de matériels, mais confirmèrent l’arrêté d’exil qu’avaient rendu les rescapés.
Comme ils avaient aussi promis au peuple métis de la Terre de revenir, ils sont donc revenus les visiter et apporter ça et là, le petit coup de pouce nécessaire à leurs évolutions. Cependant, leur premier retour ne put se faire avant 50 000 ans soit vers les années – 155 000/- 150 000, les terriens, entre temps, avaient déjà conquis toute l’Afrique et le Moyen Orient, l’Orient jusqu’aux Indes et s’apprêtaient à remonter au Nord et à pénétrer en Europe.
Le matériel récupéré servirait à plusieurs installations de colonies de demi-Naacans à travers la planète et surtout à aider les terriens métissés, « les homo sapiences » à faire face aux tribus d’homo néandertaliennes, leurs demi-frères en somme, qui étaient beaucoup plus nombreux qu’eux, plus robustes et plus acclimatés au climat glacial qui s’installait et redescendait de plus en plus bas sur la méditerranée, la glaciation de Würm qui débutait en Europe de l’ouest et dont les effets se faisaient ressentir jusqu’au Moyen Orient.
Une grosse migration d’homo néandertalien, poussée par la glaciation, revenait vers le Moyen Orient, créait une forte promiscuité et la lutte était rude entre eux et seule la vivacité d’esprit et leurs facultés d’analyses, héritées de leur mère mitochondriale, permettaient aux homos sapiences de résister.
Un des principes primordiaux que leur avaient enseigné leurs pères Naacans était de brasser un maximum leurs gènes pour multiplier leur chance de perdurer et pour cela ils favorisèrent les unions exogènes, ce qui a été décisif face aux homo néandertaliens qui eux favorisaient des unions plus endogènes, cette pratique appauvrit considérablement leur race et ce fut une des grandes raisons de leur déclin et par la suite de leur disparition.
Pendant que l’homo sapience pénétra en France vers – 70 000, – 60 000 ans environ, les Naacans qui étaient restés sur place, grâce aux matériels qui leur avaient facilité la tâche, avaient considérablement agrandi leur territoire qui s’étendait sur le Groenland, l’Islande, les pays nordiques, la Finlande, la Sibérie, l’Irlande, la Grande-Bretagne et enfin l’Ecosse. Ces émigrés du nord avaient aussi fondé d’autres colonies, un peu partout sur la planète, en Arctique, en Antarctique ce qu’accrédite la fameuse carte de Piri Reis, un amiral Turc, qui, suite au glissement des pôles en – 12 000 ans, étaient à cette époque, chauds et verdoyants, ils s’installèrent aussi en Bolivie, près du lac Titicaca, et sur de grandes îles dans l’atlantique et le pacifique. Les citées Atlantes et de Mu étaient nées.
Près du lac Titicaca, les renégats y trouvèrent un climat plus frais et moins riche en oxygène, convenant mieux à leur métabolisme. Dans les îles, ils y trouvèrent une température plus basse et une contrée beaucoup plus ventée qui leur satisfirent exactement.
Ils construisirent des cités énormes dont on en voit encore de nos jours les ruines, bien souvent englouties, de la Chine en passant par le Japon, aux Indes, en Amérique central et Amérique du sud.
Si au début, ils se montrèrent avenants avec leurs frères terriens, les aidant au mieux qu’ils pouvaient, ils firent si bien que vers – 30 000 environs, les homo sapiences avaient pris le pas définitivement sur leurs frères homo néandertaliens, c’est à ce moment que les rivalités éclatèrent entre cités Naacales, Mu et Atlantide ; ils se livrèrent, entre eux à des guerres sans merci, qui enflammèrent l’ensemble de la planète, entraînant dans leur conflit le reste des terriens.
Leurs rivalités furent telles, que vers – 12 000, ils n’hésitèrent pas à utiliser l’arme nucléaire sur une cité indienne, au Rajasthan près d’une ville nommée actuellement Jodhpur ; cette arme avait une puissance de 50 kilos tonnes, (deux fois la plus puissante bombe utilisée en 1943, au Japon), et a tué près d’un million de personnes. Les radiations ont été telles, qu’elles sont encore si puissantes de nos jours et que l’accès y est toujours interdit.
La légende Maya affirmant que la déesse Orejon et les siens, venaient de Vénus, (mythe renforcé par le calendrier Vénusien découvert dans les glyphes mayas), est tout simplement due à une mise en garde des effets du transit de Vénus par les Naacans, qui s’est d’abord transmis sous forme orale aux anciens Mayas, avant d’y être sous forme de glyphes et mal interprétée par leurs descendants.
Pour terminer avec l’histoire de nos ancêtres, vers – 11 500 ans environ, un nouveau glissement des pôles, les plaçant là où ils se trouvent actuellement, la fonte brutale des glaces a submergé les royaumes de Mu, d’Atlantide, et de l’empire Hyperboréen, recouvrant de glace, par la même occasion, le continent Arctique. Toutes les cités en atlantique, (une pyramide de 128 mètres de haut, localisée à 100 mètres seulement de la surface, au large de Cuba ou une cité cyclopéenne, pyramides, routes et bâtiments, en ruine a été mise à jour par un sous-marin dans les années 2001), dans le pacifique et au large du Japon dateraient de – 12 000 ans minimum, de 27 mètres de haut ; en Chine centrale, dans la plaine du Qin Chuan dans la province de Shensi où une centaine de pyramides ont été repérées et filmées.
Les Atlantes, les Hyperboréens, et les habitants de Mu, tous ceux qui ont participé à la grande civilisation des mégalithes ont péri lors de ce dernier glissement polaire, les rares survivants ont trouvé refuge dans les territoires avoisinants ne laissant que des souvenirs et quelques artéfacts ; les principaux témoignages gravés l’ont été sur des plaques d’or et hélas, ce fut les premières à être vandalisées.
Les quelques crânes de cristal retrouvés qui ont fait couler tant de salive et d’encre, servaient à l’origine aux Naacans en télécommunication entre cités et par la suite, de relais entre le petit peuple, (les hommes), et les Naacans. L’on pouvait aussi, en synchronisant leurs énergies, s’en servir comme arme en déchargeant simultanément et brusquement leur charge énergétique, mais aussi plus pacifiquement en utilisant leurs pouvoirs télé kinésiques, ces crânes ont aussi servi lors des déplacements d’immenses blocs de granit qui ont servi à la construction des bâtiments et pyramides.
C’était un cadeau inestimable que les Veilleurs leur avaient fait ; toute l’histoire terrienne enfin reconstituée, il y en avait pour des mois, des années avant de tout lire, tout visionner. Un système de classification impeccable, où malgré l’immense concentration d’artéfacts, était d’une simplification enfantine ; chaque document renvoyait à des explications très claires, à d’autres témoignages, à d’autres preuves, à d’autres manuscrits, les systèmes actuels de classification, les quelques 20 000 qualifications ISO existant pourraient en prendre de la graine.
Ne pouvant ni ouvrir ces portes au public, ni transporter tous ces trésors dans les musées terriens, il fut convenu de les enregistrer, copier, photographier et filmer. Il fallut aussi envisager la possibilité d’enregistrer les documents sonores qui accompagnaient chaque manuscrit, tout ceci représentait un travail gigantesque, colossal, à la hauteur de la culture qui avait ensemencé la Terre à cette époque, à cette civilisation qui par deux fois, deux fois deux « accidents », a modelé le savoir et l’éducation des terriens et par ricochet, le reste de la galaxie.
Ce premier « accident » dû à l’atterrissage forcé des Naacans, qui les a amenés jusqu'à nous, un hasard sur des milliards de milliards de chances que cela se produise et le deuxième « accident », la désobéissance d’un petit groupe de Naacans, qui contre toute attente, ont décidé de braver l’interdit, sans cet acte d’indiscipline, ni Deborah, ni Derek ne seront là pour lire ces tablettes relatant leurs origines, et en y réfléchissant bien, dans ces deux « accidents », ne doit-on pas y voir l’œuvre des Veilleurs, car en y réfléchissant bien, si pour l’insubordination de ce petit groupe de Naacans, cela pouvait être naturel, mais l’on peut se poser beaucoup plus de questions sur le détournement de leur expédition, l’atterrissage forcé et surtout « l’incident » irréparable survenu à leur vaisseau. Cela fait beaucoup de hasards et l’on ne peut s’empêcher de penser que tout cela reste assez mystérieux.
Nous ne pouvons que mesurer notre humilité devant la suprématie des Veilleurs et aussi devant leur propre réserve, ne cherchant jamais à se mettre en valeur, la seule fois où ils se sont fait connaître, ils ont disparu, sans un mot, sans larme et sans regret ; ils sont partis aussi discrètement qu’ils étaient venus. Eux qui étaient pratiquement immortels, avec en plus les pouvoirs d’un dieu, n’ont pas hésité une seconde à se sacrifier, et tout ça pour des peuples qui n’étaient même pas de leur race et qui ne les connaissaient pas et en ignoraient même l’existence. C’est sans doute cette complète abnégation qui caractérise le mieux la déité.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 13 autres membres