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Le cheval de Troie

Le cheval de Troie

 

 

          Le surlendemain, Derek était descendu sur la planète, non pour tirer Greg d’un mauvais pas mais pour tenter une approche. Les techniciens de l’astroport aidés par une armée de robots, avaient travaillé jours et nuits et avaient terminé les mises en conformité. Derek était donc descendu en astral, bien sûr, il n’était pas question de se montrer sous l’apparence d’un être humain, la planète n’en comportait apparemment aucun représentant et ce n’était pas le moment de se faire remarquer.

 

          Quelques heures plus tôt, Greg et Nora, lui avaient confirmé que la taille des habitants de cette planète ne dépassait les deux mètres, aussi leur cible avec quasiment deux mètres cinquante, représentait quand même une énigme.

 

          Leur petit commando comportait une dizaine d’hommes ou plutôt de fascinateurs, en sus de Deborah et Derek. Ils se trouvaient tous au rendez-vous sanitaire fixé par Greg dans la peau du haut fonctionnaire du commerce intergalactique, tous les autres membres du comité d’hygiène et de sécurité avaient été « possédés », Deborah et Derek, eux étaient descendus en témoin de la rencontre.

 

          Greg qui depuis un bon trimestre commençait à bien connaitre « ses nouvelles fonctions », s’occupa de la partie vérification du navire, alors que Derek partit en exploration dans l’esprit des astro techniciens. Il vit dans leurs esprits, le visage du commanditaire du transport, et effectivement, il était grand, très grand, il demanda à Greg de laisser leurs victimes se débrouiller seules en leurs ordonnant de rentrer à leur base en oubliant bien sûr le véritable but de la visite. La commission se retira, laissant les techniciens seuls.

 


        … Maintenant, nous allons reprendre l’offensive à la manière d’un vieux stratagème que j’ai lu il y a de très nombreuses années, pour ne pas dire dans ma jeunesse, un plan d’attaque remarquable ! Connaissez-vous la stratégie du cheval de TroiT? Par contre, ne me demandez ou est TroiT, je n’en ai aucune idée !

 

          … Moi je sais dit Deborah, c’est une vielle histoire militaire mais surtout d’amour de la Terre. Troie, et non pas TroiT était une ville antique qui remonte à une période vielle de plus de 3 000 ans sur Terre, j’ignorais que ce récit avait perdurée sur ta planète, Derek !

 

          … Dans ce cas, prends le relai et mets au parfum nos amis qui viennent d’ailleurs répliqua Derek !

 

          … Alors, j’explique, il y a donc très longtemps…. ! Et elle leurs narra l’histoire du fameux cheval ou plutôt de cette technique d’investigation.

 

          … Oui, j’ai parfaitement compris ta métaphore, mais dans le cas qui nous intéresse, notre cheval, il est où ? Demanda Greg.

 

          C’est Deborah qui lui donna la solution.

 

          … Et les techniciens, d’après toi, quels rôles vont-ils jouer ?

 

          …Il n’y aura qu’une petite variante, compléta Derek, dans l’histoire les assaillants ont déplacé le cheval en le poussant devant la forteresse, nous, nous ne contrôlerons pas notre cheval, c’est le cheval qui va se contrôler seul, nous nous contenterons juste de le suivre, et attendre qu’il nous mène à ses clients, ou que ces derniers viennent à lui. J’ai peur que la fouille complète du cargo n’est attisée leur méfiance et je crains qu’ils ne fouillent leurs pensées lors de leurs prochaines rencontres, aussi discrétion absolue ! On observe juste et on avisera ensuite !

 

          … Ah, dernière précaution, silence total, les procédures sont celles du code rouge, pas de conversation mentale sous aucun prétexte, établissez une barrière mentale des plus solides, je vous donnerai le feu vert, en cas de complication, repli immédiat, c’est bien compris !

 

          … Compris, silence total, on attend ton signal ! Confirma Greg.

 

          Le petit groupe de techniciens remballa leur matériel, prestement, leur responsable récupéra les documents signés par la commission, consciencieusement les vérifia, les classa et renvoya son équipe, il sortit du cargo et s’en alla.

 

          Toujours en astral, ils le filèrent, ce dernier emprunta des voitures collectives et effectua son trajet entrecoupé d’une dizaine de véhicules différents. Les transports en commun étaient quasiment inexistants, sur cette planète, quelques privilégiés, pour pallier à cette carence, avaient trouvé l’argent nécessaire pour acheter un véhicule et assuraient des transports collectifs, genre taxi. D’autres sans scrupule utilisaient celui de leur entreprise, et monnayaient leurs services. Tu parcoures ainsi un itinéraire en ligne droite et tu conserves la voiture tant que la route suivie te rapproche de ta destination, sinon, tu descends et prends un autre véhicule. La somme demandée est dérisoire et souvent négociable.

 

          Ce mode de transport, bien qu’assez déroutant de prime-abord, était assez pratique, et contre toute attente, assez rapide. Ils suivirent leur cible durant une bonne demi-heure, ils leur semblaient que leur homme les menait tout droit à sa société la Stanel.

 

        
Il monta à son bureau, farfouilla dans un bureau, sans doute le sien, car il semblait bien le connaitre), le téléphone posé sur le bureau retentit,
il empoigna le combiné et d’une voix grave répondit.

 

          -- Oui, ici Maroub !

 

          Il observa un silence puis répliqua.

 

          -- Bien monsieur, j’y vais de ce pas !

 

          Il reprit les documents qu’il venait de poser, se leva et quitta le bureau.

 

          Il reprit sa route en pleine ville, toujours avec ces drôles de transports et se dirigea cette fois en direction des bureaux de la Cosmotrans.  Juste avant de pénétrer dans l’immeuble, Derek envoya un petit coup de sonde rapide dans l’esprit de leur victime, il n’y vit que de la satisfaction du devoir accompli, et de la joie à l’évocation de la rémunération qu’ils allaient empocher son équipe et lui, leurs clients s’étaient montrés fort généreux. La pensée de leur guide était toujours fixée sur ce mystérieux géant. Le simple fait que son client avait voulu qu’il lui apportât lui-même les autorisations, démontrait l’estime qu’il lui portait.

 

          Dès qu’ils eurent pénétrés à l’intérieur de l’immeuble, Derek se retira de l’esprit du Dénien, inutile d’attirer l’attention.

 

          A l’intérieur des bureaux, de nombreux Déniens s’affairaient à différentes taches sans accorder un seul regard à leur visiteur, celui-ci se dirigea vers un comptoir de côté, où une hôtesse d’accueil semblait s’ennuyer à mourir. L’arrivée de son visiteur la tira de sa rêverie et d’une voix basse comme en possèdent tous les Déniens, demanda au nouvel arrivant si elle pouvait lui être utile.

 

          -- Pouvez-vous annoncer au Directeur Kiblé que Maroub de la société Stanel désire le voir pour lui remettre les bordereaux signés par la commission d’enquête.

 

          Derek ne put s’empêcher de penser que leur couverture était parfaite, il survola les esprits des employés sans toutefois s’attarder sur aucun d’entre eux en particulier. Rien dans leurs comportements ni dans leurs esprits ne laissait supposer qu’ils trempaient dans un trafique quelconque, apparemment, ces derniers ne faisaient partis d’aucune conspiration.

 

          L’hôtesse d’accueil s’empara d’un téléphone, composa un numéro et obtint sa communication instantanément.

 

          -- Docteur Kiblé, votre visiteur est arrivé…..oui docteur, tout de suite docteur ! Et elle raccrocha.

 

          -- Le docteur Kiblé vous attend, deuxième étage, porte 24 à gauche en sortant des escaliers !

 

          Derek eut le temps de jeter un « œil » sur les prospectus épars sur le comptoir, cette société opérait dans le transport depuis plusieurs siècles. Il en déduisit que leurs adversaires avaient investi les hauts responsables de cette compagnie, et en conclut que le  fait qu’ils soient parvenus à leurs fins en si peu de temps démontrait qu’ils possédaient des facultés psy très développées. Ils auraient affaire à des fascinateurs qu’il n’y aurait rien d’étonnant.

 

          Rapidement, Derek alerta ses amis.

 

          … Attention…prenez-garde, il est possible
que nous ayons à faire à des fascinateurs ! Dit-il le plus brièvement possible en progressant dans les escaliers à la suite de leur guide !

 

          Soudain, en débouchant à l’étage, l’ensemble de leur petite troupe fut alertée, une Aura extrêmement forte flottait dans le couloir, instantanément, tout le commando, selon une technique enseignée par Kervial, fit le vide dans leurs esprits, ne laissant que leurs sens indispensables en éveil.

 

          Leur guide s’arrêta devant une porte et frappa à l’huis.

 

          Une voix de stentor à l’intérieur, le pria d’entrer, notre visiteur sans hésiter entra dans la pièce, suivi par l’ensemble de la petite troupe désincarnée.

 

          -- Ah, Maroub, dit une espèce de géant, en s’extrayant péniblement d’un fauteuil trop petit pour lui ! Comment ça vas ? J’espère que vous avez de bonnes nouvelles pour moi ! Dit le colosse en essayant vainement d’être affable.

 

          Derek qui s’était introduit en périphérie extrême de l’esprit du visiteur, sentit instantanément les antennes du géant pénétrer sans vergogne à l’intérieur du mental de Maroub. Trop tard pour « s’enfuir » sans alerter le violeur d’esprit, il bloqua son esprit et se mit en mode réception uniquement et attendit.

 

          Le Dénien géant fouilla sans aucune pudeur l’esprit du pauvre Maroub, qui ne se rendait compte de rien, Derek se fit transparent lorsque l’onde fouisseuse s’abattit sur lui. Il s’efforça de rester calme, un court instant, il crut qu’il était démasqué, mais les ondes du scan mental s’éloigna, s’attarda ça et là dans les méandres de l’esprit de la victime et se retira.

 

          A aucun moment, l’équipe de Greg n’avait possédé l’esprit de ce Maroub de cette manière, ils l’avaient juste fouillé superficiellement dans son conscient, jamais dans son inconscient et encore moins  dans son subconscient et n’y avait laissé aucune trace de manipulation lors de leurs visites, si bien que l’inquisition qu’il venait de subir ne dévoila pas leurs précédents passages.

 

          L’hôte de Maroub, semblait rassuré, notre vampire cérébral redevint peu à peu un bon gros géant et parlait maintenant avec bienveillance à son interlocuteur.

 

          -- Alors, Maroub, tout s’est bien passé semble-t-il ! Vos équipes et vous ont bien travaillé, vous avez toutes les autorisations nécessaires !

 

          -- Oui Directeur Kiblé, tout s’est bien passé ! Dit-il en tendant une liasse de documents à son interlocuteur.

 

          -- Voici les bordereaux de contrôle, tout y est, chaque document est dûment paraphé, les soutes sont prêtent à recevoir leurs chargements !

 

          -- Vous avez bien travaillé, non seulement vous avez bien travaillé, mais vous avez fait des miracles, la remise en conformité de cette nef en si peu de temps tient du prodige. Comme prévu, je veillerai personnellement à ce que vous en soyez récompensés au-delà de votre simple rémunération ! Dit-il en déposant les documents sur son bureau.

 

          -- Je ne vérifie pas, j’ai confiance en votre professionnalisme !

 

          Le « bon » docteur s’empara d’une feuille de sa table de travail, y inscrivit quelques lignes et signa en bas de la page.

 

          Il la tendit à son visiteur en lui disant.

 

          -- Tenez, passez à la comptabilité et remettez-leur ce document ! Une prime spéciale pour vous et votre équipe vous sera remise en sus du paiement de vos prestations, vous le méritez bien, au plaisir de vous revoir, Maroub, remerciez votre équipe pour moi !

 

          -- Ah dernière chose, afin de permette les ultimes modifications que nous ayons à effectuer cette nuit, avez-vous bien laissé quelques androïdes à notre disposition, pour que nous puissions les mener à bien. Il va sans dire, que vous serez dédommagés pour leur location !

 

          -- Ils sont à bord, comme convenu, j’en ai laissé une dizaine, ils sont programmés pour rentrer seul demain matin !

 

          -- Merci, je savais que je pouvais compter sur vous !

 

          Il se leva et raccompagna lui-même son visiteur à la porte.

 

          Le colosse, revint s’asseoir et consulta les documents qui venaient de lui être remis.

 

          A la lecture du dossier qu’il avait sous les yeux, il semblait réfléchir intensément, mais Derek n’osa pas troubler ses réfections en fouillant son esprit. Soudain, une puissante onde mentale sortit de cet esprit visiblement en direction d’esprits extérieurs à la pièce.

 

          … A tous, ici Kiblé, l’autorisation vient d’arriver sur mon bureau, tout est en règle, nous commencerons le chargement dès demain, tenez-vous près ! Dès ce soir, avant la nuit, je passerai personnellement à l’astroport pour reprogrammer une équipe de robots que j’ai fait laisser sur place par l’équipe chargée de la modification des soutes. Comme cela, nous rattraperons le temps que cet imbécile de gratte-papier de la sécurité nous a fait perdre. Ils aménageront vos quartiers dans les soutes, durant la nuit, tout sera en ordre dans quarante-huit heures, prochain contact mental dans
vingt-quatre heures !

 

          Un télépathe, un télépathe sur Dénia IV, manquait plus que ça. Derek s’était fourvoyé, ce n’était pas un manipulateur comme Greg, mais un télépathe, la situation n’était ni pire ni meilleure d’ailleurs, simplement l’on pouvait quasiment être sûr que le personnel de la firme n’était pas sous la coupe d’un fascinateur.

 

          Le dénommé Kiblé, se leva et sortit de la pièce, Derek et ses amis le suivirent un moment, puis Derek donna discrètement le signal de départ, non sans avoir placé une surveillance auprès du fameux Docteur. Il était tôt dans la matinée et il n’y avait aucune raison que notre Kiblé ne quitte l’agence avant le début de l’après midi, les Déniens ne travaillant que le matin, l’après midi, la chaleur y étant trop intense pour se le permettre.

 

          Avant de quitter l’établissement, Greg, sous les conseils de Derek, se glissa dans l’esprit de la standardiste, lui annihilant toute volonté, la força à quitter son poste pour qu’elle se rende aux toilettes, à peine arrivé, il la questionna.

 

          … Comment t’appelles-tu ?

 

          -- Zina !

 

          … Depuis combien de temps travailles-tu ici dans ces compagnies ?

 

          -- Depuis toujours, dix ans !

 

          … Le Docteur Kiblé, il y longtemps qu’il travaille ici ?

 

          -- Trois mois seulement, il vient d’arriver !

 

          … Comment est-il arrivé aussi vite à ce poste ?

 

          -- Ca, je n’en ai aucune idée, un matin, il est arrivé avec le directeur du personnel, qui nous le présenta comme le futur directeur du service d’exportation de la succursale qu’on allait ouvrir sur Qasr, une planète faisant partie de la constellation d’Andromède !

 

          … Et elle doit s’ouvrir quand cette filiale sur  Qasr ?

 

          -- Dès leur arrivée, dans 3, 4 mois !

 

          … Pardon, que dis-tu, 3, 4 mois, t’es sûre ?

 

          -- Oui, le docteur Kiblé, nous a assuré que sur la planète mère, ils avaient trouvé un moyen de transport en temps négatif compensé, comme il l’a appelé, beaucoup plus rapide que ceux utilisés actuellement !  D’après lui, c’est ce qui va nous faire devancer la concurrence. Seulement, la nouvelle ne doit pas s’ébruiter ici, c’est parait-il notre seule chance de venir à bout de nos rivaux. Car s’ils éventaient le projet, ils pourraient faire jouer les clauses de non-concurrence entre nos deux planètes. Le temps qu’ils s’en aperçoivent, nous serons déjà sur Qasr et nous aurons déjà signé de nombreux contrats !

 

          … T’as entendu Derek!

 

          … Oui, je ne suis pas sourd, finis au plus vite cet interrogatoire, et on rentre !

 

          … Et dis-moi Zina, tu n’es pas étonnés de le voir si grand ?

 

          -- C’est un bel homme, hein ?

 

          … Oui, c’est peut être un bel homme, mais tu ne trouves pas qu’il est un peu plus grand que la moyenne des gens d’ici, cela ne te parait pas bizarre une taille pareille ?

 

          -- Ben, non, c’est normal, il vient de Zébra III, une planète du système Cas 1 144 XI, notre planète mère !

 

          … Votre planète mère, c’est quoi ça ?

 

          Derek trouvant l’interrogatoire un peu long à son goût, décida d’intervenir.

 

          … Greg, magnes-toi, mon vieux, on risque d’être surpris à tout moment !

 

          … Attends encore un peu, il nous faut ce renseignement, et de plus, j’ai trois hommes à moi qui font le guet, laisse-moi faire, veux-tu !

 

          Derek ne répliqua pas, après tout, il avait donné son feu vert à Greg, et celui-ci semblait savoir mener sa barque.

 

          … Zena, réponds-moi, qu’appelles-tu planète mère ?

 

          -- Zébra III, c’est notre planète d’origine à nous les Déniens !


          … Et le rapport avec la taille du docteur ?

 

          -- C’est normal, sur Zébra III, ils sont plus grands, que nous, rapport à la gravité parait-il, qui est plus faible qu’ici !

 

          … C’est bon Greg, dis Derek, laisse tomber, on a notre renseignement, on peut partir !

 

          …Ok, répondit le mutant, je lui reformate l’esprit et j’arrive !

 

          Moins d’une minute plus tard, Greg avait terminé, et Zora ne se souvenait de rien, à la place des souvenirs de l’entretien qu’elle venait d‘avoir, il n’y avait plus qu’un souvenir d’une conversation avec une collègue de bureau. Une espèce de copier/coller, des souvenirs en quelque sorte.

 

          En intervenant au stade de la conscience, dans l’hippocampe si les « raccords » sont bien faits, ils sont pratiquement indécelables, et dès que ces faux souvenirs sont transférés dans la mémoire à court terme et encore plus dans celle à long terme, ils sont définitivement indétectables.

 

          … Bon, Greg, théoriquement, il n’est pas prévu que tu ré-interviennes en temps que responsable de la sécurité, tu peux libérer ton fonctionnaire, on ne devrait plus avoir besoin d  lui !

 

          … Partez sans moi, car pour lui laver le cerveau complètement à mon fonctionnaire, ce Kiblé me semble tellement bon télépathe que j’ai pas mal de boulot. Pour l’instant, il n’a qu’un verrou qui l’empêche de parler de mon intervention. Mais cela ne durera pas, je dois le reformater en profondeur pour ne pas y laisser de trace !

 

          Amputé d’un de ses membres, notre petit groupe se rendit à bord de l’Espérance.

 

          A peine revenu, Derek s’exclama.

 

          -- Dis-moi Nora, on avait bien une équipe en surveillance sur Zébra III, si je ne m’abuse ?

 

          -- Affirmatif, et elle s’y trouve toujours d’ailleurs !

 

          -- Nora, cap sur Zébra III, je veux en avoir le cœur net, prévint Greg, on change de crèmerie, on va sur Zébra III. Qu’il reste sur place avec le reste son équipe, on revient le plus tôt possible !

 

          -- En arrivant, appelle l’équipe en faction sur Zébra, il me faut leur parler !

 

          -- A tes ordres commandant !

 

          Ils mirent près d’une heure à rallier la planète, ne pouvant passer en hyperespace trop près du système solaire.

 

          Cinq minutes après leur arrivée, l’équipe de Zébra III était présente à bord au grand complet.

 

          -- Tiens, dit-t-il en présentant les capteurs/électrodes au responsable du groupe, fais-nous un portrait robot des habitants de Zébra, s’il te plait, t’inquiètes pas c’est sans douleur ! Précisât-il.

 

          Golok s’exécuta et les premières images commencèrent à sortir à l’écran.

 

          -- Dis-moi, Golok, demanda Greg, quelle taille ont-ils ces gens ?

 

          -- Ils sont guère plus grands que nous, moyenne 1 mètre 80 environ, pourquoi ?

 

          -- Parce qu’on est en train de se faire enfler ! Dit Greg.

 

          -- Il y a quelque chose qui cloche, tu es sûr qu’ils ne sont pas plus grands, 2 mètres cinquante a peu près ? Rajouta Derek.

 

          -- Certains, peut être pas, mais je n’ai pas vu d’individus de plus de 2 mètres, et ils sont très rares, 1 pour 10 000 je dirais !

 

          Cette fois, Derek ne plaisantait plus.

 

          -- Nora, Orbite polaire circulaire, décalage d’orbite à chaque tour de 15°, plafond 500 km, camouflage furtif enclenché, caméras et sondes psychiques à plein régime, scannes toute la planète, et je ne veux pas qu’on se fasse repérer !

 

          -- Qui crains-tu, leur degré technologique ne leur permet pas de le faire ? Répondit Deborah.

 

          -- Des habitants, rien, mais des amis du derviche, tous !

 

          -- Ils sont là, t’es sûr ? Insista-t-elle.

 

          -- Absolument certain, toute leur équipe se trouve en bas, un seul des leurs à été envoyé en tête de pont sur Dénia, pour préparer leur départ sur Qasr dans la galaxie d’Andromède. Ceci leur donne le double avantage de ne pas mouiller toute l’équipe, en cas de pépin, un seul pion est sacrifié, et si cela doit se produire, ils peuvent passer à un plan B, comprends-tu ?

 
        -- Nous ne prendrons pas le risque de les débusquer ici, car ils sont certainement prêts à déclencher une manœuvre désespérée. Nous ne ferons que les repérer, et si possible, les dénombrer. Ensuite, nous attendrons leur départ de Dénia, ils seront, je pense tous groupés, et étant tout prêt de leur but, certains seront peut être moins sur leur garde !

 

          -- Ainsi, ils ont transféré le moteur de leur nef sur le cargo de la compagnie, c’est malin ça, il nous faut au plus vite le mode de fonctionnement de leur convertisseur, tu t’en occupes Nora ?

 

          -- Je contacte la Terre immédiatement !

 

          -- Demandes-leur aussi si leurs nefs contenaient des armes à leur bord, qu’on en connaisse aussi le fonctionnement !

 

          -- C’est parti, chef !

 

          -- Et montres à Golok des photos du docteur Kiblé et de Maroub, s’il te plaît ?

 

          -- Alors Golok, qu’en penses-tu, un individu pareil, penses-tu qu’il pourrait être de Zébra ?

 

          -- Nora, fais un montage des images du docteur avec un portrait de Maroub en respectant les perspectives !

 

          -- Maroub, dit-il en s’adressant à son mutant, Maroub est un citoyen de Dénia, c’est à lui que nous devons l’image d’un de ces géants. D’après le témoignage d’une employée d’une firme de Dénia, ce géant, le docteur Kiblé serait originaire de la planète Zébra III, est-ce possible, d’après toi ?

 

          -- Et ce Maroub, combien mesure-t-il ?

 

          -- Un mètre 90, 95 au grand maximum !

 

          -- Impossible, personne sur Zébra ne peut dépasser la taille de ce Maroub d’un tel écart, la grandeur moyenne des gens d’ici correspond à celle de ceux de Dénia IV,  je suis affirmatif, commandant !

 

          -- Oh ça va, laisses tomber le commandant, on n’est pas dans l’armée ici, n’oublies jamais que tu ne te bats pas pour moi ni pour la Terre, mais pour ta planète et pour l’Univers, et l’Univers, c’est notre patrimoine commun !

 

          -- Excuses-moi, …Derek, bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant, on redescend ?

 

          -- Pas pour l’instant, on attend le rapport de la Terre et de Nora, ensuite on avisera, ce n’est pas le moment de commettre une boulette, allez-vous reposer, regagnez vos quartiers, je vous rappellerai en temps utile !

 

          -- Dis-moi, Nora, à tout hasard, la gravité est comment ici par rapport à celle de Dénia IV ?

 

          -- Quasiment la même, 0,94 atmosphère terrestre et sur Dénia, elle est de 0,95, mais je viens de recevoir la réponse de la Terre, ils n’ont pas encore fini de décortiquer les convertisseurs !

 

          -- Oui, les résultats sur les propulseurs pour hier, ça sera parfait !

 

          -- Pour l’instant, on peut, peut être s’en passer, d’après ce que nous en savons, ces convertisseurs sont capables de franchir des distances dont nous sommes incapables !

 

          -- Quant à leur vitesse, ou bien ils peuvent vraiment se déplacer comme dit Zena la standardiste, en temps négatif compensé, dans ce cas, on ignore tout de ce mode de propulsion. Sauf que si l’on rend le récit de Zena à la lettre, leur cargo mettra 3 à 4 mois en temps réel pour un voyage qui devrait théoriquement prendre 450 ans, ce qui voudrait dire qu’il ressemble en partie à la méthode terrienne de se déplacer !

 

          -- Ou bien, lâcha Derek ?

 

          -- Ou bien ils sont capables d’aller aussi vite que les terriens, et dans ce cas, ce délai de 3, 4 mois est pipeau et cache autre chose, un ou des débarquements discrets, masqués par leur compensateur d’ébranlement de structure de consortium. Et cela avant de livrer leur iridium à leur client, enfin, s’ils l’embarquent, car je n’ai pas l’impression qu’ils en avaient l’intention au départ !

 

          -- Il se peut aussi que ce délai de 3 ou 4 mois soit réel, dans ce cas cela ne change rien, on saura à coup sûr qu’ils n’ont pas la même technologie que la Terre, mais rien ne les empêche de débarquer ailleurs avant !

 

          -- Ce qui veux dire qu’il nous faut absolument, être au courant du jour de leur appareillage, du contenu réel de leurs soutes, et si possible de les mettre hors d’état de nuire avant leur départ, sinon, on est vraiment mal, résuma Deborah !

 

          -- Tu as bien concrétisé la situation, répondit Nora, je n’aurais pas fais mieux !

 

          -- Attendons que Nora ait fini son repérage, ensuite, il ne restera qu’a mettre une équipe de sentinelles pour les observer, et une autre au spatio-port, au cas où la première équipe les laisseraient filler.

 

          -- Ensuite on met le cap sur Dénia, puisque c’est d’ici qu’ils doivent repartir dans un second temps, tu préviens Greg, qu’il reprenne du service. Il nous faut absolument la date de leur départ, et ceci avant si possible d’être devant le fait accompli, qu’on ait le temps de visiter les cales et de préparer une riposte !

 

          Ils passèrent la journée à orbiter autour de la planète sans détecter la moindre anomalie, les sondes psychiques ne révélèrent rien de spécial.

 

          Nora prit la parole à l’issue de ces révolutions.

 

          -- Le fait que nos sondes n’aient rien découvert de particulier, ne veux pas dire qu’ils n’en sont pas là, mais en bon commando d’infiltration, ils respectent le silence radio, et télépathique si vous préférez, ce qui les rend indétectables à nos appareils!

 

          -- Alors, ne perdons pas de temps ici, dit Derek, laissons nos propres hommes en surveillance, téléportons leurs au sol, des sondeurs psy qu’ils disposeront tout autour de l’astroport, afin de prendre les tarmacs en tenaille, si nos lascars ont le malheur de commettre une erreur, nos appareils ne les rateront pas !

 

          Nora apporta une précision.

 

          -- Il serait peut être prudent, de laisser une navette à basse altitude. Nous pourrions non seulement y mettre un sondeur, qui soit dit en passant sera plus efficace en altitude que plusieurs au sol. Nous pourrions aussi mettre un dispositif de télémesure couplé à des caméras cadrées sur les sas d’embarquements. Ces caméras à rayons X seront elles mêmes couplées à un appareil à infrarouge, ce qui permettra de voir à travers les parois des couloirs d’accès, au cas où nos adversaires décideraient de nous fausser compagnie.

 

          -- Même s’ils observent un silence mental total, ils leurs faudra passer à travers notre télésurveillance, et ça, ce sera plus difficile !

 

          -- Cette navette ne risque pas de se faire repérer, objecta Deborah !

 

          -- Non, dit Nora, en mode furtif, les techniques de détections locales de la planète, ne le permettent pas, quant à nos gaillards, je doute qu’ils montent à bord d’une navette commerciale avec du matériel de détection en batterie. Les contrôles à l’embarquement sont trop stricts et s’ils ont tous la taille de Kiblé, ils n’échapperont pas à nos traqueurs !

          
          -- Kiblé est peut être le seul de cette taille, dans ce cas, on perd notre temps, ne put s’empêcher de rajouter Deborah !

 

          -- Sans doute, mais il nous faut pourtant essayer, on ne peut rester les bras croisés en toute tranquillité, en attendant qu’ils fassent un mauvais coup ! Répliqua Derek d’un ton bourru.

 

          Deborah ne répliqua pas, ce n’était pas le moment de lui chercher noise.

 

          Ils étaient revenus sur Dénia IV, tous les commandos spi, hormis les deux en faction sur Zébra, ils se retrouvèrent en observation autour du cargo en partance pour Andromède, sans perde de vue cet énigmatique docteur Kiblé.

 

 

 Suite Chapiotre IV Partie 2 : Les cojnjurés de Zébra III



15/05/2012
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