Préface
Préface
Pourquoi, aujourd’hui et aujourd’hui seulement, j’ai décidé d’écrire mes mémoires, il y a cela deux bonnes raisons.
La première, la plus évidente, c’est qu’il y prescription sur certains faits vue l’époque où ils se sont produits.
Et la deuxième raison, c’est que le simple fait d’avoir écrit ces quelques lignes, cela a produit sur moi l’effet d’une véritable thérapie, il fallait absolument que je me débarrasse de mes vieux démons, que je m’exorcise moi-même en quelque sorte.
Et cela a fonctionné, je me sens apaisé et le plus curieux c’est que maintenant je suis en paix avec ma conscience. Non pas prêt à vivre une nouvelle vie, non, mais prêt à mourir en paix avec ma conscience, car d’une part je suis un très vieux monsieur, et je sais que mes jours sont comptés, mais surtout j’ai tellement souffert dans cette vie que je suis fatigué, très fatigué, si fatigué que j’en ai ma claque de résister.
Résister, je l’ai fait pendant plus de trente ans et il n’y a pas eu un jour, pas une nuit ou je ne ressasse pas les quelques journées de ma vie qui ont précédées la fameuse nuit où tout a basculé, la nuit où j’ai perdu la boule, la nuit où je suis devenu un assassin aux yeux de la société.
Putain, si au moins on pouvait revenir ne serait-ce qu’une seule fois au cours de sa vie, revenir sur une journée, une seule heure même cela suffirait pour éviter une vie de douleur et de malheur. Oh, je ne regrette pas les 7 morts (pardon les 8, car celui de Marseille ne m’a pas été comptabilisé, ils n’ont pas pu trouver de relation de cause à effet entre cette disparition et moi). Non, les meurtres je ne les regrette absolument pas, je vous le dis sans vergogne, je les revendique même et de toute façon j’ai payé ma dette à la société pour cela. Mais je déplore mon absence huit jours avant cette nuit là. J’aurais du rentrer au pays au lieu d’attendre bêtement comme je l’ai fait. Si je suis fautif de quelles que fautes que ce soit, je ne suis fautif que d’une chose, de me considérer comme complice de ce qui est arrivé à ma fiancée trente ans plus tôt.
Non, je ne regrette pas les 8 morts à mon actif, mais je considère que mon absence ce jour là a fait de moi le complice d’une autre mort, celle de ma fiancée.
Non, je ne regrette pas la mort des ces putains d’enculés de proxénètes qui ont violé, torturé et assassiné celle que je devais épouser. Et quand je dis assassiner, c’est un euphémisme, je devrais plutôt dire massacré car son calvaire à duré plusieurs jours selon les témoins du moment. Et tout ça, pour parait-il, faire un exemple pour les autres filles pour les rendre plus dociles.
Je suis mort dans la nuit du 11 au 12 avril 1974 vers 2 heures du matin à Hambourg. Cette nuit maudite où j’ai appris, où j’ai vu mon amie morte. Et cette même nuit mourait avec moi, 7 putains d’enculés de proxos de ma propre main, à coups de machette, cette nuit là, je le reconnais j’ai perdu la tête, cette nuit là, j’ai basculé dans l’horreur, cette nuit là, j’ai refait la déco des murs de cette putain de maison de dressage comme ils disent.
Et vous savez quoi, je ne le regrette même pas, absolument pas.
Mais ce travail d’écriture, je le l’ai pas fais pour moi, je le devais à Marianne, un peu comme un devoir de mémoire, même si pour cela il a fallu que j’attende plus de trente ans.
Maintenant, ma colère est partie
Je peux enfin faire le deuil de mon amie.
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