karfa93

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Sauvetage galactique

Sauvetage galactique

 

 

          Derek reprit connaissance, dans … dans quoi au fait, dans rien du tout finalement, rien du tout de connu tout au moins. Mais là cette fois, comparé à la dernière fois où il avait vécu une expérience similaire, lors de sa toute première sortie en Astral, lorsque les Veilleurs lui avaient fait effectuer l’Ascension, il s’était retrouvé dans la même situation, si bien que se sentant très faible, il n’était pas désemparé.

 

          Il entreprit sans tarder un check-up de ses facultés, ou tout au moins, celles qui lui restaient, celles où il avait toujours accès.

 

          Apparemment, tout lui semblait correct, mis à part qu’il ignorait où il se trouvait, tout chez lui « semblait » fonctionner, il inventoriait ses facultés.

 

          Finalement, malgré son état, il était assez content de lui, maintenant, il pouvait penser à lui, bien qu’il n’ait aucune idée où il se trouvait, il ne voulut pas désespérer.

 

          Il pensa fortement à la Terre, et attendit, mais, il avait beau attendre, il ne sentait rien venir, pas de déplacement apparent, ni par attraction d’un autre corps, comme il avait ressenti lors de son retour sur Terre la première fois avec Deborah.

 

          Cette fois rien, il ne se déplaçait pas, il n’était pas très sûr, mais croyait comprendre ce qu’il lui arrivait, il devait être excessivement loin de son Univers, et, il était en panne d’énergie. C’était la seule solution qui lui venait à l’esprit, tout au moins, il ne lui en restait pas suffisamment pour effectuer son retour.

 

          Il ne se faisait pas d’illusion, cette fois, seul un miracle pourrait le tirer de là, cette fois, il avait joué un peu trop et probablement, il allait le payer très cher.

 

          Il comprenait maintenant le sens de la vision du futur qu’il avait eu la veille de son interversion de la bataille du temps, pourquoi, il n’y apparaissait pas, pourquoi il ne s’y était pas vu dans ce futur.

 

          Optimiste de nature, Derek se dit qu’il n’avait qu’à prendre son mal en patience, bien qu’il ignorait ce qu’il risquait de lui arriver quand il n’aura plus d’énergie du tout, et surtout combien de temps cela lui prendra pour se décharger complètement ?

 

          Et après, que va-t-il se passer ?

 

          Derek préférait finalement ne pas y penser.

 

          Combien de temps il attendait, il l’ignorait, plusieurs jours, des mois ou bien des années, aucun moyen de le savoir. Il avait, pour éviter de devenir fou, « débrancher » son cerveau et « rêvait » en quelque sorte. Il avait utilisé ce procédé en souvenir de ce que lui avait dit Nora, un jour à bord de l’Espérance, lorsqu’elle se retrouvait seule tandis que lui dormait en hibernation. Il avait donc fait comme elle et dormait, seules certitudes, ses antennes psychiques restaient ouvertes.

 

          Le temps passa, lorsqu’un jour, une petite voix résonna dans son esprit, qui le mit en éveil.  Il « entendait » quelqu’un crier son nom. Sur le coup, il crut qu’il rêvait, ou pire qu’il était devenu fou, l’attente avait dû avoir raison de lui.

 

          L’appel devenait de plus en plus présent, jusqu'à le « réveiller » entièrement.

 

          Il n’avait pas rêvé, quelqu’un criait bien son nom, mieux, il crut même reconnaître l’impact mental de Deborah, il devait certainement rêver ou bien il était devenu fou.

 

          Oui, ça c’était une explication correcte, IL ETAIT DEVENU FOU.

 

          L’appel se fit entendre de nouveau et c’est fois il répondit, faiblement mais cependant, aussi fort qu’il puisse émettre, jusqu’au moment où il comprit qu’on avait fini par « l’entendre », car, il crut comprendre qu’on répondait à son appel.

 

          … Derek, c’est moi Deborah, j’arrive, attends moi !

 

          Deborah, mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien foutre ici, et comment avait-elle bien pu le retrouver ?

 

          Puis, il recommença à percuter, l’attendre, elle en avait de bonne, où voulait-elle qu’il aille ?

 

          Il réussit quand même à lui répondre et à plaisanter.

 

          … Deborah, c’est toi, quand même, j’ai failli attendre !

 

          … Excuses-moi, les embouteillages, mais si je dérange, je peux repasser !

 

          Il était si affligé qu’il ne put trouver de réplique.

 

          Soudain, il sentit la présence de Deborah, tout près de lui et il sentit comme un flux revitalisant se répandre en lui, il analysa cette jouissance, comparable à l’effet d’une douche rafraîchissante après un après-midi de canicule. Il eut la curieuse sensation que cet épanchement se déversait dans son corps alors qu’il n’en avait plus, il avait là l’impression de sentir ce corps, comme on sent un membre fantôme à la suite d’une amputation.

 

          Alors que Deborah déversait en lui ce torrent d’énergie, il lui semblait qu’il « enflait » sous le déluge de vitalité.

 

          Lorsqu’il eut fini d’absorber cette force vitale, il se sentit revivre.

 

          Quand soudain, une voix emplit leurs esprits avec une force peu commune, comme les antennes de Derek étaient toujours ouvertes, il crut défaillir tant cette puissance mentale était forte.

 

          Il réduisit « l’écoute » et put enfin comprendre ce que cette voix disait.

 

          … … espèce de sales petites vermines, de quoi vous mêlez-vous, quoi que vous fassiez, vous ne m’empêcherez pas d’arriver à mes fins, je vous briserai bien avant !

 

          Cette voix, dans les premiers instants, les remplit d’effroi et il leur fallut plusieurs minutes pour récupérer.

 

          Cette anxiété était due, de beaucoup, à la force de l’impact du message mental, qu’à la teneur de l’information en elle-même.

 

          Cette « voix » avait des inflexions graves, extrêmement graves, et métalliques en même temps, comme sortie d’un synthétiseur auquel on aurait forcé exagérément sur les graves.

Derek ne savait pas pourquoi, mais il avait le sentiment qu’à l’intonation de cette voix, ce message était « traduit », comme venant d’une langue étrangère, à la manière d’un convertisseur vocal de langage transmis psychiquement.

 

          Derek se reprit, et bien qu’encore très faible, il ne put s’empêcher d’ironiser en répondant.

 

          … Ah oui, salut, c’est aussi un plaisir de faire votre connaissance, mais apparemment sur ce terrain-là, vous avez un avantage sur nous, on doit apparemment être très intime car vous semblez bien nous connaître, mais on ne peut pas en dire autant de vous, et on a beau chercher, on ne se souvient pas vous avoir déjà vu auparavant, c’est comment votre petit nom déjà ?

 

          … Inutile de faire le bouffon, et d’essayer de savoir qui je suis, de toutes les manières, vous n’aurez pas le temps de faire ma connaissance, je vous aurai détruit avant, vous et votre stupide Univers, vous avez réussi cette fois-ci, mais j’aurai ma revanche, vous pouvez compter là-dessus !

 

          Puis ce fut le silence.

 

          Derek fut dès cet instant, à la fois rassuré, et chagriné en même temps, car le simple fait que la « voix » se soit tue, l’avait soulagé, d’une part, ce message avait été une véritable torture mentale tant il était fort, et d’autre part, le contenu du message lui laissait supposer qu’il venait de remporter la victoire. Apparemment, l’Univers semblait sauvé, mais d’un autre côté, cette victoire n’était pas totale, ce n’était qu’une bataille d’après ce qu’il venait de comprendre.

 

          … On rentre ou on prend racine, lui envoya Deborah.

 

          … On rentre, je pense que j’ai dépassé mon quota d’heures sup, j’ai même dû et je dois même avoir des heures de nuit, au fait il y a combien de temps que je suis ici ?

 

          … Oh !  Très peu de temps en vérité, une année en gros et en jours terriens pour moi, et pour le détail, environ quelques 13 milliards d’années d’après Nora, pour toi et je trouve que c’est déjà bien suffisant !

 

          Deborah enveloppa Derek d’un champ gravitationnel et l’emporta avec elle, car bien que rechargé, il en aurait été incapable.

 

          Une fois rentré et reposé, Derek demanda à Deborah comment elle avait fait pour le retrouver.

 

          Elle lui expliqua la théorie que Nora avait finie par mettre au point.

 

          -- Nora m’a convaincue que sous cette forme, tu ne risquais rien. D’autre part, lors de l’explosion, tu avais dû te trouver coincé, comme pris au piège, étant donné que tu étais parti un peu plus tard, tu n’avais pas eu le temps de t’engouffrer dans la faille temporelle. D’après elle, tu as dû être projeté très loin hors de l’Univers de l’autre côté du temps dans un espace tampon entre deux univers, car entre temps, nous avons eu connaissance de l’énigme des Veilleurs et après consultation de ces derniers, la pluralité des univers nous a été révélée !

 

          -- Et, toujours d’après Nora, tu avais alors du survivre, quelque part, coincé hors du temps, hors Univers, ce fameux repli du temps, tel était le terme qu’avait utilisé les Veilleurs lorsqu’ils avaient mis le système solaire hors de portée des Sephyroths, c’était sans doute dans un endroit comme celui-ci !

 

          -- Comme tu devais sans doute être en manque d’énergie, tu as ensuite survécu traversant les millénaires en attendant qu’on te récupère !

 

          --  Et c’est ainsi que depuis presque un an, je fouille l’inter-espace entre notre Univers et les autres, j’en ai d’ailleurs repéré une bonne dizaine depuis le début de mes recherches !

 

          -- Je suis alors partie à ta recherche en utilisant la technique que tu avais développée lors de la surveillance de l’Univers. Après avoir emmagasiné une très grande provision d’énergie, j’ai, toujours avec l’aide de Nora, mis au point un quadrillage du secteur tampon. Ce ne fut pas facile, car passée la périphérie du Cosmos, il n’y a plus de point de repère, j’ai ensuite développé mon esprit au maximum, j’ai donc voyagé en ceinture extra-univers, et c’est ainsi que j’ai fini par te repérer !

 

          -- Cela fait très exactement onze mois et dix-sept jours que je suis à ta recherche et je peux bien te l’avouer maintenant, j’ai bien souvent cru perdre courage. Ne me refais jamais un coup comme ça, sinon je te laisse sur place, c’est compris !

 

          Derek ne répondit pas, mais mesurait la chance inespérée d’avoir une fille comme Deborah pour amie, bien d’autres se seraient découragées avant. Il réalisait, que finalement, il devait la vie aux deux êtres qu’il aimait le plus au monde, Deborah et Nora, car il faut bien l’avouer, sans Nora, Deborah n’aurait jamais eu le courage de continuer et de mettre au point toutes ces recherches.

 

          Une nana comme ça, remuant ciel et terre pour te retrouver, ça vaut de l’or, et quand je dis ciel, je suis loin de la réalité, je devrais plutôt dire le cosmos entiers et même en banlieue, une perle pareille comme ça, ça n’existe pas ou alors à un seul exemplaire et c’est moi qui suis tombé dessus.

 

          Pour Nora, cela peut sembler étrange de considérer une machine au niveau d’un être humain, mais il faut bien reconnaître qu’il y a tant d’humanité en elle qu’elle vaut largement plus que certains humains.

 

          Oh, bien sûr, avec un peu de chance, si l’autre salopard leurs avait laissé le temps, il aurait aussi pu attendre que l’expansion de l’Univers l’ait rejoint. Et toujours avec un peu de chance, il aurait pu trouver un égrégore pour refaire le plein, mais Derek doutait fortement que leur agresseur leurs laisse du temps, ces menaces avaient été claires.

 

          Aussi, il attendait d’avoir repris toute sa vitalité et avec Deborah, ils devaient s’atteler au problème sans plus tarder.

 

          Sur les recommandations de Kervial, qui en tant que spécialiste du cerveau, lui préconisa de s’arrêter quelque temps, car il était beaucoup plus touché psychiquement qu’il voulait le laisser paraître. Dame, 13 milliards d’années d’attente ça use, aussi, il s’accorda une bonne semaine de remise en forme, d’autant que la remise en forme, il la passerait avec Deborah.

 

          Et comme il aimait le faire savoir, 13 milliards d’années sans faire l’amour, c’est long, aussi il entendait bien rattraper le temps perdu.

 

Suite Chapitre II (Les conseils du Conseil)



01/05/2012
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