karfa93

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Samedi 10/12/2011

Les raisins de la colère.

Ah elle est loin l’époque ou je me baignais avec mes amis (es), dans nos rivières françaises.

L’époque où l’on  pouvait « boire une tasse » sans problème de santé,  l’époque ou l’on pouvait pêcher la petite friture et l’écrevisse.  C’était l’époque de l’insouciance,  c’était l’époque de notre enfance. 

Aujourd’hui, les choses ont quand même bien changées.

Notamment en Bourgogne, les viticulteurs dégustent, ce sont les rivières et les nappes phréatiques qui trinquent.

60% des cours d’eau et 45 % des nappes phréatiques sont contaminés par des micropolluants interdits depuis presque 15 ans.

 Un des plus répandu le glyphosate (substance active du Round-up®, herbicide utilisé en zones agricoles sur toutes les cultures, ainsi que par les collectivités et particuliers), ce produit se retrouvent dans les trois quart des rivières de Bourgogne à des concentrations au-delà desquelles on ne connait pas les effets sur la santé humaine.

Le plus embêtant, serait la présence de triaines, des herbicides ultra dangereux utilisés autrefois, en autre pour traiter le sol de la vigne.

A la tienne Etienne !

A noter, par exemple, que le déséthyl-terbuméton (recherché dans les eaux depuis 2010), produit de dégradation du terbuméton, herbicide largement utilisé en viticulture et interdit d’utilisation depuis 1998, contamine encore les stations localisées au pied des côtes bourguignonnes, mâconnaises et beaujolaises.

Et à la tienne Etienne !

Il est évident que certaines collectivités sont dans l’obligation de dépolluer l’eau pour la rendre potable, ce qui vous vous en doutez ne fait qu’augmenter la facture.

C’est quand même un comble, que ce soit des buveurs d’eau qui doivent payer la facture,  de la dépollution des rivières due à la viticulture, elle est pas belle la vie en Bourgogne.

Et à la tienne Etienne !

Le rapport pointe aussi la pollution aux HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) dont l’origine est majoritairement diffuse et atmosphérique (combustion des matières fossiles pour la production d’énergie, chauffage, transport…). Sur 8 cours d’eau, les concentrations rencontrées sont supérieures ou égales aux concentrations maximales admissibles définies pour cette substance : c'est le cas notamment pour l’Ouche à Echenon, en Côte d'Or.

Et à la tienne Etienne !

Au global, les micropolluants sont présents sur la totalité des 1500 points de surveillance qui  permettent de suivre la qualité des cours d’eau, des nappes souterraines et des plans d’eau. "Pour les plus contaminés d’entre eux (Rhône, Saône, Vouge…), plus de 100 substances différentes ont été mises en évidence. On peut s’interroger sur les effets que peuvent avoir de tels cocktails sur la faune et la flore aquatique", conclut le rapport.

A la tienne Etienne !

Une loi devrait être votée pour que l’on mette cette « étiquette » sur les bouteilles de vin, comme pour le tabac. Si l’abus du tabac tue, l’abus du vin tue aussi.

A n’en pas douter, pour les fêtes, à chaque fois que vous lèverez votre verre pour un toast, ou lorsque les poissons passeront sur la table, j’espère que vous aurez, non pas une larme, mais tout au moins, une pensée pour la faune local de nos rivières.

Peut être que l’année prochaine,  pour les boissons qui accompagneront vos plats de poissons, vous opterez pour des productions plus respectueuses de la faune et de la flore de nos rivières tricolores si vous voulez stopper un tel gâchis !

A la tienne Etienne !

Source :

Rapport annuel 2010 de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse

Nota bene,

Et pourtant, étant moi-même originaire d’une région viticole, et amateur de bonnes bouteilles, je trouve intolérable un tel scandale, le prix à payer est quand même un peu trop élevé, que l’on boive du vin ou de l’eau d’ailleurs.