Ah Ah Ah !!!!
Ah Ah Ah !!!
Voila c’est fait, c’est fait et bien fait, depuis le temps qu’on en parlait, que cela nous pendait au nez, c’est fait et non seulement c’est fait, mais c’est fait pour pas mal d’années, comptez 2 à 3 ans mini et une dizaine d’années maxi.
Personne n’est vraiment surprit d’une telle décision, quelques déclarations lancées discrètement le mois dernier, nous avaient déjà alertées. Dès le 12 décembre dernier, Sarkozy avait annoncé que la perte du triple A « serait une difficulté de plus », et Juppé de surenchérir deux jours plus tard par « mais pas un cataclysme », il était donc logique de nous attendre à cette décision.
Si la dégradation n’est pas à la hauteur de la sanction attendue, 1 point seulement au lieu de 2, la date choisie du vendredi 13 janvier est plus que symbolique car cette pénalité n’aurait due intervenir que le 18 de ce mois par la Standard & Poor's.
La décision d’avancer cette date tient au faite que l’agence de notation Standard & Poor's a tout simplement voulu prendre de vitesse sa concurrente américaine Moody's, et de gagner de la crédibilité dans la guéguerre qui les oppose. Il faut donc s’attendre que Moody's le fasse dès la semaine prochaine. Quand à Fitch Ratings Ltd, la 3ième plus grande agence de notation qui se trouve sous contrôle français avec à sa tête son principal actionnaire Marc Ladreit de Lacharrière, il aurait donné l’assurance à la France qu’elle ne dévaluerait pas la note de cette dernière.
A la vue d’une telle promesse, comment ne pas douter de la valeur de ces notations si chaque agence privilégie son propre pays, ne faut-il pas voir dans cette décision de la Standard & Poor’s (et sans doute prochainement celle de Moody’s), une volonté soit « d’attaquer » l’euro, soit de minimiser la situation des Etats Unis (n’oublions-pas qu’ils sont déjà en campagne aussi), et en attirant l’opinion mondiale sur l’Europe, les responsables américains peuvent ainsi mieux défendre leurs positions financières vis-à-vis de leur électorat.
Quelles sont les conséquences de ce déclassement :
1/Une hausse des taux d’intérêts.
Les créanciers de la France vont désormais réclamer des taux supérieurs pour couvrir ce risque. Contrairement à ce que certaines personnes semblent vouloir dire, que cette perte n’entrainera pas de conséquence sur les taux d’intérêt de la France en citant l’exemple des Etats Unis, qui empruntent toujours à des taux préférentiels, la France n’est pas les Etats unis et ne jouira pas de cette faveur.
2/Un risque supplémentaire sur la fuite des investisseurs.
Entre autres les fonts de pensions qui risquent de se retirer vers d’autres pays moins risqués et mieux notés.
3/Une menace pour le système bancaire.
Les banques vont afficher de « graves déficits » au court de l’année, car une grande quantité de crédits arrive à échéance cette année, et les banques vont devoir vendre leurs actifs.
Une hausse probable des taux d’intérêt pour les crédits aux entreprises et aux particuliers.
Des licenciements massifs sont à prévoir au court de l’année 2012.
4/Une dégradation des institutions publiques.
L'Unedic, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Réseau ferré de France (RFF), perdraient tous leur triple A. Même chose pour La Poste dont le coût de financement augmenterait.
D’une façon générale, toutes institutions, assurances ou banques qui devaient être aidées par la CDC.
5/Une augmentation des prix pour les particuliers.
Comme l’Etat participe au capital d'EDF, la SNCF, GDF-Suez, Air France-KLM, EADS, France Telecom, Renault, etc. A leur tour, ces grosses entreprises pourront voir leurs coûts de financement augmenter. Cela posera notamment problème aux filiales les moins solides, pour lesquelles la garantie de l'Etat est précieuse.
6/Un risque accru pour les collectivités locales.
Les collectivités locales étant financées principalement par une DGF (dotation globale de fonctionnement), versée directement par l’Etat et les banques, ces deux « pourvoyeurs » de fonds étant eux mêmes dans l’embarras, ces collectivités vont se retrouver encore plus en difficulté et je ne parle pas de celles qui ont contacté des emprunts en Suisse, leurs impôts locaux vont pratiquement doubler.
7/L’entrée dans un cercle pervers.
La poursuite de la hausse des taux d'intérêts signifierait une nouvelle réduction des marges de manœuvre du gouvernement. Notamment pour réformer l'Etat, relancer l'investissement et mettre en place une économie compétitive. Sans quoi il est impossible pour la France de retrouver une croissance suffisante pour réduire sa dette !
8/Une prolongation de la crise.
La crise qui secoue l’Europe et en particulier la France est loin d’être terminée, par cette dégradation, la situation de la France « en a reprit » pour un lustre voir une bonne décennie. Et ce n’est pas « demain la veille » que la croissance va repartir, surtout si le gouvernement persiste dans son erreur à vouloir régler la situation par un régime d’austérité qui ne fait qu’amplifier la perte de croissance et ceci malgré la mise en garde de la Standard & Poor's qui préconise un adoucissement de la pression fiscale afin d’augmenter la croissance.
9/L’action de la BCE (Banque Centrale Européenne).
Si la BCE n’intervient pas pour venir en aide à la France, la situation deviendrait critique et l’effet boule de neige risque fort de nous entrainer sur une pente qui ressemblera fort à celle de la Grèce. Bien qu’elle n’a pas vocation à prêter directement aux états membres, (ceci lui est normalement interdit par ses statuts), elle n’a aucune raison de ne pas le faire, car elle est déjà intervenue en rachetant des obligations grecques, irlandaises, portugaises, espagnoles et italiennes ces derniers mois.
10/Un tournant dans l’élection présidentielle.
Pour le président socialiste de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, "en acceptant par avance une dégradation et en refusant de mener une politique de redressement juste et efficace qui permettrait de l'éviter, Sarkozy privilégie son intérêt électoral de court terme plutôt que l'intérêt de moyen et de long terme des Français".
Hollande avait ajouté en décembre : "Je ne sais pas ce qui se passe avec le triple A mais pour l'instant il y a un triple échec de Sarkozy: échec par rapport à l'obligation de croissance, nous sommes en récession, échec par rapport à l'objectif de réduire le chômage, échec par rapport à la réduction des déficits".
D’après une déclaration de Sarkozy début décembre au Canard enchaîné, je site : « Si la France perd son triple A, je suis mort".
De plus, les arguments développés par certains de ses concurrents (Hollande entre autres), de résoudre le problème de la dette par une augmentation de la croissance en favorisant un allègement de la pression fiscale, sonnent favorablement aux oreilles de la Standard & Poor's.
Aussi, en cas de victoire de ce dernier, la note de la France ne devrait pas en souffrir davantage.
La date du vendredi 13 serait-elle révélatrice. ?
karfa93
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