karfa93

Dans le chaudron du diable. …

Le jour de ma naissance, ou plutôt de notre naissance car lors de cet heureux évènement nous étions un max ce jour là, quelques centaines de milliards de milliards de milliards d’individus et j’en passe, tu vois ce que je veux dire (Le recensement non plus n’existait pas encore en ce temps là) Donc je disais le jour de ma naissance et de celle de mes frangins, fut une journée béni des dieux, nous sommes nés coiffés comme on dit à notre époque.

Quelques jours après le BING BANG (quelques millions d’années après par le fait) ce jour fut donc placé sous le signe des réjouissances, j’ignore qui fut chargé des feux d’artifices, mais ce fut sublime, les choses ont été bien faites. Il ne manquait rien, le tir était parfait, pas une lumière ne manquait au spectre lumineux, du rouge au violet et inversement, c’était féerique il n’y a pas d’autres termes, un vrai 14 juillet! Au tout début, j’ai cru qu’il s’agissait des flashes des photographes mais bien vite je me rendis à l’évidence, ce n’était pas l’œuvre des paparazzis. Mais devant la beauté du spectacle, ma déception fut de courte durée, j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ah oui! Un seul blâme cependant, la chaleur. Je ne sais pas qui fut chargé de la chaudière ce jour là, mais alors crois-moi, une chaleur INFERNALE, une vraie fournaise. Ce n’est quand même pas le diable de régler un thermostat, à la limite, on aurait pû pousser un peu la clim. A oui c’est vrai j’oubliais, à cette époque ni l’un ni l’autre n’étaient encore inventés. Mais enfin tout de même plusieurs milliards de degrés, ce n’est pas chrétien des températures pareilles, il semblerait que l’univers venait de péter un plomb.

Ce n’est pas que la chaleur me dérange particulièrement, mais tu avoueras quand même, si cette précaution a été prise dans notre nurserie uniquement pour éviter que l’on ne prenne froid, c’est quand même un peu gros. Un autre petit bémol, le bruit, encore plus fort que dans une rave, pourtant dans ces milieux là, ça déchire pas mal, question son, ils en connaissent, un rayon; on ne s’entend même plus fumer là dedans. Et bien crois-moi c’était encore beaucoup plus fort, mais alors beaucoup plus, à faire péter tous les sonomètres au monde. Et tu sais quoi? On l’entend encore de nos jours, 15 milliards d’années plus tard, c’est fort çà. Bon, à part ça, zéro faute, tout a été parfait. Un détail cependant, qui m’a semblé bizarre, mes frères et moi, on a cherché nos parents partout et bien je te le donne en mille, ni parents ni nounous, on a trouvé personne. Ça semblait mal barré pour nous! Orphelins dès la naissance, ce n’était pas le pied, quel handicap quand même! Néanmoins comme l’union fait la force, on a décidé, la fratrie et moi de s’organiser, de se rassembler.

Pour ma part, moi, Prométhée, petit atome d’hydrogène un peu perdu, j’ai fais alliance avec un frère à moi et un de mes cousins, un atome d’oxygène, des atomes sympas, rieurs, plutôt joviaux et avec qui je me sentais en sécurité. Bon d'accord, cela ne s’est pas passé exactement comme cela, je n’ai pas eu vraiment le choix, au début, j’étais d’accord pour une virée ou deux, entre potes un soir ou deux, zoner un jour ou deux par semaine histoire de rigoler un peu. Manque de pot, l’essayer s’est l’adopter, impossible de me séparer de mes deux collègues. Mais plus le temps passait, plus je devais admettre que le bout de route que nous avions fait ensembles a été génial, sans anicroches, parfois un peu monotone mais aucun nuage n’est venu troubler notre association.

C’était formidable, notre trio formait une nouvelle famille. Les scientifiques appelèrent notre famille «la molécule» mais peu importe le nom qu’ils nous ont donné «molécule» ça sonnait bien. Bien sur, je possédais déjà mon nom d’artiste (Prométhée) mais venant quasiment de la DASS, j’étais complètement inconnu à l’état civil. Tu te rends compte, j’avais enfin un nom MOLECULE et un prénom Prométhée , tout ce qu’il faut pour entrer dans la vie.

Et c’est sous cette identité que je décide de me lancer dans la grande aventure de la vie, sans trop savoir ce qu’elle allait me réserver…