L'Ascension en Agartha
L’Ascension en Agartha
Lorsqu’ils reprirent conscience, ils ne ressentirent absolument rien de prime abord, mais absolument rien, ni le sens de la vue, ni celui de l’odorat, ni l’ouïe, ni même tactile, rien puis, petit à petit des sensations leurs parvenaient. Ce fut en premier lieu l’ouïe, et ensuite la vue. Ils avaient l’impression d’absorber l’Univers entier, ils « voyaient » des galaxies défiler devant leurs yeux de plus en plus vite et qui finissaient par disparaître, les sons étaient si puissants qu’ils étaient au-delà du supportable et surtout ils avaient la curieuse impression d’être tiraillés de toutes parts, alors que leurs corps enflaient de façon démesurée, l’impression qu’ils étaient si grands à en devenir aussi grands que l’Univers lui-même.
Toutes ces sensations étaient si puissantes, qu’ils finirent par perdre la notion de la réalité, de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, du toucher, du goût, disparu le temps, disparue la vie, disparu tout, une sensation d’exploser et ensuite plus rien et ils sombrèrent dans les ténèbres.
Au même instant, près du système C11358+62, à treize milliards d’AL de la Terre, les Sephyroths s’activaient aux derniers préparatifs, tous étaient présents, même ceux des systèmes les plus éloignés et ils attendaient que l’hyper égrégore fut enfin chargé, il ne manquait que quelques poignées de secondes pour que celui-ci soit à son maximum et ils attendaient fébrilement cet instant.
Dès que l’égrégore fut prêt, ils s’apprêtèrent à pomper sa vitalité, lorsque soudain, ils virent sa puissance s’affaiblir, décroître au point de disparaître, comme vidée de son contenu, et au centre, une énergie flamboyante étrangère à l’égrégore absorbait sa vigueur.
Il ne leur fallut que peu de temps pour comprendre d’où venait l’attaque, les invisibles comme ils les avaient surnommés, les Veilleurs les avaient retrouvés, sauvagement, ils lancèrent une attaque psychique d’une violence inouïe contre cette forme qui venait d’arriver pour leur dérober le fruit de plus deux mille ans d’attente. Leurs attaques furent d’une telle violence qu’ils virent l’entité dérobeuse d’énergie, vaciller, diminuer, diminuer tout en changeant de couleur, du bleu instance, prenant une teinte violette puis rouge.
Ils l’assaillaient de toute part, plus d’un milliard d’esprits de Sephyroths coordonnaient leurs ripostes sur cet imposteur dérobeur d’énergie ; ils redoublaient d’efforts afin de lui faire rendre l’énergie qu’il leurs subtilisait. Les changements de couleur par lesquels passait cette détrousseuse d’énergie, ainsi que son changement de forme, leurs indiquaient qu’elle se défendait âprement, ils redoublèrent d’effort, et bientôt, la pillarde devint si petite qu’elle explosa.
Les Sephyroths comprirent trop tard, qu’ils avaient gagné leur combat, mais par la même occasion perdit leur précieux égrégore, deux mille ans d’attente, de patience, deux mille ans de perdus, il leurs faudra deux mille ans à nouveau pour recouvrer cette énergie. Echouer si près du but, et ils n’avaient rien vu venir, ils s’imaginaient être à l’abri des Veilleurs, à moins qu’il ne s’agisse pas d’eux, dans ce cas, de qui venait cette attaque.
D’autre part, les Sephyroths savaient que les Veilleurs étaient acculés depuis plus de mille ans, ils les avaient affaiblis et refoulés dans l’autre hémisphère du Cosmos, mais dans ce cas, si ce n’était pas un coup des Veilleurs, qui étaient-ils ou qui était-il, rien ne permettait de penser qu’ils étaient plusieurs.
Ils ne pouvaient cesser leur lutte contre les Veilleurs, si aujourd’hui, ils venaient d’être sérieusement atteints, ils savaient les avoir aussi affaiblis et ils devaient en profiter pour leur porter un coup décisif, après tout, pour eux ce qui venait de se passer n’était qu’un contretemps, ils devaient continuer le combat.
Lentement, Derek sortit de son inconscience, il se sentait si fatigué qu’il ne savait même pas s’il était encore en vie, il ne sentait plus rien, n’entendait rien, ne voyait rien, c’était donc ça la mort !
Il attendit, attendit, commençait à réfléchir, il y avait un truc qui clochait, s’il était mort, c’était normal qu’il ne ressente plus rien, mais dans ce cas, pourquoi pouvait-il réfléchir, pourquoi était-il conscient ?
La vie après la mort, il en avait entendu parler, mais à vrai dire il n’y croyait pas trop et de toute façon, en admettant qu’elle existe, il ne la voyait pas comme ça. Il tenta de localiser Deborah, mais pour identifier qui que ce soit dans ce…dans ce quoi d’abord, il ne savait même pas ; il fallait tout d’abord se repérer soi-même, et comment se localiser lorsque, non seulement on ne sait pas où l’on est, mais de plus, il n’y avait rien qui permettait de le faire.
Le temps passa, et il commença à douter de lui-même, douter de ses sens, ses sens au fait, que lui disaient ses sens ?
Ma foi rien, absolument rien.
Il y avait une chose qui le poussait à penser qu’il n’était pas mort, il avait la nette impression que le temps s’écoulait, et il ne comprenait pas, comment le temps pouvait-il s’écouler lorsque l’on est mort ? Impensable, non !
Mort, nous n’étions normalement pas censés ressentir l’écoulement du temps, du moins c’est ce qu’il s’imaginait sur la mort. Après tout, il n’était jamais mort lui-même personnellement, aussi comment pouvait-il le savoir ou en être sûr ? Cependant d’après lui, quand on est mort, on est mort, pourquoi alors ce sentiment d’exister ?
De plus, ses amis terriens lui avaient expliqué, que le temps n’existait pas sans les autres dimensions Einsteiniennes, voyons, il essaya de se souvenir ce qu’ils lui avaient exposé.
D’après eux, le temps était à priori immobile, il ne subissait pas le phénomène d’expansion comme les autres dimensions Einsteiniennes, cependant, le temps est une mesure qui permet de calculer un espace d’instantanéité entre deux événements changeants de la même dimension.
Comme dans l’Univers Einsteinien, les galaxies s’éloignent depuis le big-bang, c’est pour cela que l’on parle d’univers en expansion. Le temps est la mesure qui permet de calculer l’espace de différence d’instants compris entre deux événements différents de l’espace Einsteinien. Donc, le temps conditionne les autres dimensions.
Si bien que le temps paraît s’écouler, alors qu’en réalité, il ne s’écoule pas de lui-même, mais il est entraîné, conditionné par le mouvement d’expansion de l’Univers Einsteinien.
Pour conclure, le temps n’existerait pas sans les autres dimensions Einsteiniennes et inversement, LES DIMENSIONS EINSTEINEIENNES N’EXISTERAIENT PAS SANS LE TEMPS.
Les trois dimensions Einsteiniennes et le temps se conditionnent entre eux.
J’en arrive donc à penser que je suis dans l’Univers Einsteinien et qu’apparemment, je fais partie de cet univers.
Il décida de ne pas céder à la panique et s’efforça de rester calme, il fit un tour d’horizon sur ce qu’il sentait et ce qu’il ne sentait pas.
1/ : Il ne voyait pas, mais en revanche il avait le sentiment que l’espace qui l’entourait était vaste, très vaste.
2/ : Il n’entendait pas, aussi pour s’assurer qu’il n’était pas sourd, il se mit à parler afin d’entendre sa voie, conclusion, il « ne réussit pas à parler » à proprement dit, mais sa voix semblait résonner nulle part, comme dans sa tête, ou plutôt son esprit, donc apparemment, il ne parlait plus mais à la place pensait.
3/ : Puisqu’il parlait de tête, avait-il la sienne ? Et il essaya donc de la toucher avec sa main, mais ça n’allait pas non plus, il ne trouvait plus ses mains, il ne « voyait » d’ailleurs ni ses mains, ni son corps, donc là aussi, il estimait qu’il n’avait plus de corps.
Ne pas paniquer, oui, il ne fallait pas paniquer, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais là, c’est la folie qui le guettait. Il éprouvait le même sentiment qu’il avait éprouvé la première fois qu’il s’était retrouvé dans l’espace, lorsqu’il avait quitté Andromède pour la première fois, avec son nouveau propulseur, l’acousiephobie le guettait, dans le fond, c’était presque rassurant d’avoir des souvenirs, et il se souvint alors que ce jour-là, il entendait son cœur battre et le sang circuler dans ses veines, il en conclut donc, qu’il n’était ni mort, bien qu’apparemment il pouvait malgré tout vivre sans corps, ni fou, ce qui dans le fond le rassurait quelque part.
A contrario de l’épisode du navire, dans sa fusée, s’il n’entendait pas, par contre il voyait et ici, il ne voyait rien et de plus, il ne pouvait utiliser la même méthode pour y mettre fin, il ne pouvait se cryostaser.
4/ : Il essaya de sentir, pas de résultat non plus.
5/ : Il ne ressentait ni le froid, ni le chaud.
6/ : Pour le sens du toucher, il essaya un procédé qui datait des anciens yogis et dont il avait eu l’occasion d’utiliser, il tenta mentalement de « localiser » un endroit quelconque de son corps, une fois bien mémorisé, on passait à un autre point du corps, lorsque l’on y était parvenu, on revenait toujours mentalement au premier contact ressenti et l’on essayait de passer d’un point à un autre de plus en plus rapidement.
Oui, mais là, il ne sentait plus son corps et malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à modéliser un seul endroit de son corps, il confirma donc qu’il n’avait plus de corps, mais que son cerveau fonctionnait toujours, puisqu’il résonnait.
Soudain, il lui sembla ressentir quelque chose, cependant, ce quelque chose… il ne pouvait lui trouver un nom, pour la bonne et simple raison, qu’il n‘avait jamais auparavant ressenti ce phénomène. Il lui semblait qu’il se déplaçait, mais pas par ses propres moyens, comme s’il était attiré par quelque chose, ou quelqu’un.
Oui c’était bien ça, il était attiré, il se sentait attiré, aspiré et en plus, il lui semblait paradoxalement que le phénomène s’amplifiait de minute en minute.
Attends… attends… minute… ce phénomène… il lui semblait le reconnaître.
Et oui, il se souvenait maintenant, bien qu’il ne l’avait expérimenté personnellement, il connaissait ce phénomène, c’était la gravité… il était attiré par la gravité.
Le phénomène s’amplifia encore, cette fois, il en était sûr, il s’agissait de la gravité, il était victime de la gravité.
Cette fois, il en était sûr. C’était bien la gravité (deux corps s’attiraient mutuellement proportionnellement à leur masse et au carré de leur distance, tout au moins une histoire comme ça).
Donc, bonne nouvelle, car :
1/ : Je n’étais pas « mort » à proprement parler, puisque j’« existais »… sous quelle forme, ça… ça restait à définir.
2/ : Je me déplaçais… pas de mon plein gré, mais je me déplaçais, ou plutôt, « on » me déplaçait, on me tractait.
3/ : Je me trouvais à l’intérieur de l’espace Einsteinien, ça… c’était une certitude.
4/ : J’étais sensible à la gravité, donc il me restait quelque chose de non matériel, mais sensible à la gravité, j’existais sans doute sous une forme magnétique (puisque j’étais attiré) magnétique, électrique ou électromagnétique, c’est le constat que je venais de faire.
5/ : Il ne me restait plus qu’à attendre, les choses finiraient bien se décanter d’elles- mêmes.
J’en concluais donc que non seulement j’étais dans l’Univers Einsteinien sous une forme d’ondes magnétiques ou électromagnétiques, mais qu’en plus, je subissais l’influence gravitationnelle de quelque chose de cet univers, donc je ne pouvais être mort !
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