L'Eldorado ou le temps des bâtsseurs
L’Eldorado.
Ou le temps des bâtisseurs
…Nous étions donc arrivés à bon port, sans perdre de temps, les grands travaux ont commencé et crois-moi, il y en avait du pain sur la planche. Tout d’abord les fondations nous ont pris beaucoup de temps, un véritable défit, sans plan et sans architecte, c’était plutôt coton.
Imagine la prise de tête ? Construire en dur sur du liquide et quand je dis liquide, je devrais dire plutôt pâteux, plus ou moins fluide, sans oublier l’isolation thermique car côté chaleur, on était encore gâté. A un autre détail, impossible d’installer de pilotis, c’était mal barré.
La solution s’est imposée d’elle-même, une innovation dans le domaine de la construction, la seule issue que nous ayons trouvée, construire sur dalle flottante. Un autre handicap de taille a retardé la mise en œuvre du soubassement, il nous a fallu commencer la construction au pôle le plus froid du globe car la solidification s’avérait impossible près de l’équateur (trop chaud et trop mouvementé).
La technique était très avant-gardiste, penses-donc, un vrai truc de ouf ! Pousser des plaques de roches durcies bout à bout, un peu comme pour certains ponts construits beaucoup plus tard dans les années 2 000, encore qu’eux ils l’ont fait en l’air, nous on l’a fait sur de la lave en fusion. Encore une paternité qu’on nous a fauchée (il nous faudrait créer un bureau où l’on puisse déposer des droits d’auteurs, idée à creuser ! Mais pour l’instant on a d’autres chats à fouetter).
La solution était donc simple, il suffisait d’utiliser un endroit où le globe bougeait le moins (donc un pôle, de préférence le plus froid) de commencer à solidifier la lave et de pousser petit à petit ce pont improvisé sur cet océan magmatique…
Les avis étaient partagés (et oui déjà à cette époque, on avait nos détracteurs. Il y avait les pour et les contre) les premiers étaient prêts à tout miser sur ce coup là, et les seconds qui criaient sur tous les toits que çà n’allait pas le faire, que çà ne le fera pas…
…Et tu sais quoi, ça a marché, au début, on avait envoyé qu’une seule plaque mais au cours de sa progression vers l’équateur elle se brisa d’abord en 2 puis en 4 et ensuite en plusieurs morceaux mais notre pari était gagné. Nous arrivâmes dans un premier temps jusqu’a l’équateur. Par la suite les divers éléments de plaques se sont répartis tout autour du globe. Bientôt toute la surface en fut couverte.
Comme tu t’en doutes, ce n’est pas moi Prométhée qui a entreprit ce travail, non ce sont des collègues maçons qui s’en sont chargés. Moi, mon travail consistait, avec l’aide de mes semblables, à refroidir inlassablement l’ouvrage de condensation en évaporation, comme dans une tour aéroréfrigérante.
A ce propos encore un brevet qui nous est passé sous le nez, il est grand temps de jeter les bases d’une société organisée et structurée.
La planète va petit à petit diffuser sa chaleur dans l’espace et l’eau va pouvoir s’accumuler sur les roches formant les mares, les rivières, les lacs, les mers et les océans. La planète bleue était née...
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