karfa93

La clef de voute

Où

Le dilemme du siècle

          Aurait-on découvert le moyen de contrer le réchauffement climatique ?

          Et si c’était vrai !

          Des solutions, il y en a de trouvées et pas des moindres, des plus farfelues aux plus couteuses, la panoplie est vaste.

          - Mise à part la solution de repeindre tout ce qui se trouve au sol, l’herbe, le toit des maisons, les arbres en blanc (et oui, cela a été suggéré), pour augmenter l’albédo (la réverbération du soleil), de la Terre pour compenser la perte des glaciers et des calottes polaires, (et pourquoi pas repeindre les nuages en blanc pendant qu’on-y est).

          - La mise en orbite géostationnaire de milliers de miroirs réfléchissants au point L1 (L1 pour point Lagrange 1, il y en a plusieurs). Une étude très sérieuse a été chiffrée et soumise au président US Bush fils. Sur les 5 points Lagrange existants, ce point L1 se trouve situé à une altitude d’un million et demi de kilomètres, « L 1 » se trouve être le point d’équigravité, Terre/Soleil, (le point d’équigravité comme tout le monde le sait, est le point ou la gravité solaire et celle de la Terre s’annule mutuellement). Pour réaliser ce projet pharaonique, un nouveau type de lancement de fusée à été imaginé, vu le nombre incalculable de lancements à effectuer, pour en diminuer le coût, un lanceur magnétique, oui, oui, je suis sérieux. Cette rampe de lancement fonctionnerait sur le principe du train magnétique.

           - Saturer la haute atmosphère de particule de souffre, projet inspiré des supers volcans qui seraient entrés en éruption dans le passé, et qui auraient  recouvert la Terre, favorisant la mise en place d’un « hiver nucléaire » sur la Terre. Cependant, le père de la découverte du « trou de la couche d’ozone » et qui en a découvert la cause et suggéré le remède, trouve dommageable que la solution pour sauver la Terre du réchauffement, soit de réimplanter la cause de ce fameux « trou ».

          Bref, la liste est longue et aucune de bien sérieuse, cependant l’une dans elle a inspiré un autre groupe de chercheurs, celle qui consiste à repeindre les nuages en blanc.

          Ne riez pas, bien sûr, repeindre les nuages en blanc est une idée parfaitement utopique, mais il est vrai que si tous les nuages au monde étaient blancs et surtout plus nombreux, l’albédo terrestre s’en trouverait modifié.

          Extrait de l’article paru dans la revue Science.

           Aussi, inspiré de cette « image », des chercheurs anglais et américains ont annoncé dans la revue Science du 13 janvier 2012 avoir détecté des molécules atmosphériques traquées depuis des décennies par les chimistes en raison de leur influence supposée sur le climat : les biradicaux de Criegee, appelé aussi "intermédiaires de Criegee".

           Ces molécules atmosphériques (*), qui se forment lorsque certains composés carbonés émis par la végétation (appelés alcènes) interagissent avec l'ozone de l'atmosphère, sont réputées capables de déboucher sur la formation de nuages. Et donc de "refroidir" le climat...

          Comment le biradical de Criegeee serait-il capable de former des nuages ? Grâce à son effet oxydant sur deux polluants majeurs émis par l'homme : le dioxyde de soufre et le dioxyde d'azote.

          En oxydant ces polluants, le biradical de Criegee serait donc capable de refroidir l’atmosphère, grâce aux nuages ainsi formés. Et par la même occasion, de "nettoyer" l’atmosphère de ses polluants.

          Problème : si l'existence de biradicaux de Criegee a été postulée dès les années 50 par le chimiste allemand Rudolf Criegee, les chercheurs ont jusqu'ici échoué à mettre en évidence ces molécules en laboratoire en raison de leur durée de vie très courte. En effet, une fois formées, les biradicaux de Criegee se transforment très rapidement en un autre composé chimique, dans le cadre d'une réaction appelée ozonolyse.

          Par conséquent, leur interaction avec les molécules de dioxyde de soufre et de dioxyde d’azote, et donc leur propension à engendrer la formation de nuages, n'avait jamais pu être étudiée directement. Jusqu'à présent, seuls des calculs indirects avaient permis d'évaluer les conséquences de la réaction entre les biradicaux de Criegee et le dioxyde de soufre et le dioxyde d’azote. Et ce, forcément, avec une marge d'erreur non négligeable.

          Avec ces nouveaux travaux publiés le 13 janvier 2012 dans Science (article : "Direct Kinetic Measurements of Criegee Intermediate (CH2OO) Formed by Reaction of CH2I with O2"), c'est désormais chose faite. C’est là un véritable évènement dans le monde de la chimie. Et donc peut-être aussi dans celui de la climatologie.

          Car ces chercheurs du Laboratoire Sandia (Etats-Unis), de l’Université de Manchester et de l’Université de Bristol (Grande-Bretagne) ont bel et bien réussi à produire en laboratoire les fameux biradicaux de Criegee. Et ce, en quantité suffisante pour pouvoir étudier dans la foulée la réaction entre ces molécules et le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre (une réaction dont on a vu qu’elle est susceptible de déboucher sur la formation de nuages). Des travaux qui leur ont notamment permis de constater que l'action oxydante des biradicaux de Criegee sur le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre était plus rapide que prévu. Ce qui incite les chercheurs à penser que les effets de ces molécules sur le climat pourraient même être plus importants que ce qui était estimé jusqu’ici.

          Pour être tout à fait exact, il faut toutefois signaler qu’en 2008, les chercheurs du laboratoire Sandia étaient déjà parvenus une première fois à produire des biradicaux de Criegee. Mais en quantité trop faible pour pouvoir étudier la réaction de ces molécules avec le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre.

          Pour créer les biradicaux de Criegee, les chercheurs ont utilisé un appareil unique conçu par les scientifiques du laboratoire Sandia, qui utilise la lumière d'une installation de rayonnement synchrotron dite de troisième génération (un rayonnement synchotron est un faisceau de lumière émis par des électrons qui tournent dans un anneau).

          Mais au fait, est-on certain que la formation de nuages a bel et bien un effet refroidissant sur le climat ? En fait, ce n’est pas systématique. Cet effet refroidissant concerne surtout les nuages épais, qui sont généralement situés à basse altitude. En effet, grâce à leur épaisseur, ils réfléchissent vers l’espace une part importante de l’énergie solaire reçue. En revanche, les nuages fins, généralement situés plus haut dans l’atmosphère, laissent passer une grande partie du rayonnement solaire.

          (*) Quelle est la structure chimique des biradicaux de Criegee ? Ce sont des composés chimiques caractérisés par la présence d'un atome de carbone et un atome d'oxygène reliés entre eux par une double liaison, et dont l'atome d'oxygène est lui-même relié à deux radicaux libres indépendants l'un de l'autre (un radical libre est une structure chimique qui a perdu un, ou plusieurs électrons). Voir le schéma de la structure chimique du biradical de Criegee.

          Comme vous le voyez, le remède miracle au réchauffement climatique n’existe pas encore, mais nous sommes sur la bonne voie.

          Cependant, dans « cette solution », j’y voie un autre problème, si demain, ce résultat est une réussite, le simple fait d’avoir réduit, supprimé ou enraillé  le réchauffement climatique, cela risque d’avoir des répercutions insoupçonnées sur le comportement de la population et surtout sur les problèmes de consciences des grands pollueurs de ce monde. Réfléchissez,  si demain on enraille le réchauffement planétaire, qu’est-ce qui  nous empêchera de polluer encore un peu plus ?

          Donc demain, il nous faudra choisir entre : le réchauffement, avec tous les désagréments qu’il nous promet ou la pollution atmosphérique avec tous les problèmes de santé qu’elle nous amènera ?

          Vaste programme, si vous avez la solution, faites le-moi-le savoir ?

          karfa93