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Affaire Karachi : Balladur et Bazire mis en cause par l'ex-trésorier de campagne

Affaire Karachi : Balladur et Bazire mis en cause par l'ex-trésorier de campagne

 

 

 

 

 

           René Galy-Dejean affirme qu'"un double circuit" de financement a été mis en place pour la campagne présidentielle de M. Balladur en 1995. | AFP/PHILIPPE DESMAZES

 

           René Galy-Dejean, ancien député-maire UMP du XVe arrondissement de Paris et ex-trésorier de campagne d'Edouard Balladur pour la présidentielle de 1995 a accusé ce dernier et son ex-directeur de campagne Nicolas Bazire d'avoir ordonné le dépôt en banque de 7 millions de francs en espèces et d'en avoir caché l'origine, dans le dossier Karachi.

 

           Chargés du volet financier de l'affaire, les juges Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke s'interrogent sur un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite (Sawari II) et le Pakistan (Agosta) au profit de la campagne d'Edouard Balladur. Ils recherchent notamment l'origine des 10,2 millions de francs déposés le 26 avril à la banque, trois jours après la défaite du candidat.

 

           Lire nos explications Affaire Karachi : si vous avez raté un épisode

 

           "DOUBLE CIRCUIT"

 

           Ce jour là, "j'ai procédé au dépôt d'environ 3 millions de francs. Je n'ai pas déposé les 7 millions (...). Cela a été déposé à mon insu" sur le compte de campagne, a reconnu M. Galy-Dejean lors d'une confrontation avec Nicolas Bazire, selon le PV d'audition consulté par l'AFP. "Je pense qu'on a demandé à Mme Raulhac", chargée de la cellule trésorerie et ex-collaboratrice de Pierre Mongin, chef de cabinet de M. Balladur à Matignon, a-t-il ajouté. Cette dernière a dit aux juges qu'elle s'était contentée d'accompagner M. Galy-Dejean, et ne sait rien du montant déposé.

 

           "Il n'y avait que deux personnes qui pouvaient le lui demander, M. Balladur ou M. Bazire", a déclaré l'ex-trésorier, en précisant qu'il aurait "refusé de faire ce dépôt" et de "croire que cela venait des recettes des meetings".

 

           Interrogé à son tour pour savoir s'il avait déposé ou fait déposer cette somme, M. Bazire a répondu "catégoriquement non" aux deux questions. Pour M. Galy-Dejean, le dépôt total des espèces, 15 millions de francs officiellement, a obéi à "un double circuit", plusieurs personnes étant venues selon lui faire des dépôts dans deux établissements parisiens de la même banque. "Avec le recul, je comprends pourquoi j'ai été écarté de la signature des comptes, du dépôt au Conseil constitutionnel et de l'audition par les rapporteurs du Conseil constitutionnel", a poursuivi M. Galy-Dejean.

 

           "Dois-je comprendre que vous avez été écarté par M. Balladur et par M. Bazire pour masquer l'origine de ces 7 millions ?", l'interroge alors M. van Ruymbeke. "Effectivement, j'aurais dit la même chose qu'aujourd'hui", répond l'ex-trésorier.

 

           Voir notre infographie animée Comprendre l'affaire Karachi en trois minutes

 

           VENTE DE T-SHIRTS, DE GADGETS ET DE QUÊTES

 

           En fin de campagne, Francis Lamy, conseiller juridique de M. Balladur, avait été chargé de présenter les comptes à la place du trésorier. Il avait affirmé que les recettes en espèces provenaient de la vente de t-shirts, de gadgets et de quêtes. L'explication avait peu convaincu les rapporteurs du Conseil qui s'étaient étonnés du versement de "77 % des recettes" en espèces "en une seule fois et sans justificatif". "C'est M. Bazire qui m'a donné ces explications", avait dit M. Lamy. Lors d'une confrontation avec M. Bazire, le 2 février, M. Lamy est revenu sur ses déclarations, n'ayant "plus de souvenir précis" sur ce sujet.

 

           Le chef de cabinet de M. Balladur à Matignon Pierre Mongin a toujours écarté l'hypothèse évoquée par certains témoins d'un recours aux fonds secrets de Matignon pour financer la campagne. Devant les juges, M. Bazire a rappelé, qu'à l'époque, les dons anonymes étaient encore légaux et qu'il était "tout à fait possible" que "certains chefs d'entreprise" y aient eu recours pour soutenir titre personnel" M. Balladur, contournant le plafond légal fixé à 1 000 francs par personne.

 

           En 1995, les rapporteurs du Conseil constitutionnel s'étaient également interrogés sur de nombreuses dépenses faites au profit de M. Balladur et non comptabilisées sur ses comptes de campagne. Ils avaient préconisé leur rejet mais les Sages de la rue Montpensier avaient choisi de les valider.

 

           Sources : Le Monde.fr

                                                     

           katfa93

 



29/04/2012
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