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La fin annoncée d’un rêve

La fin annoncée d’un rêve

 

 

 

          Parmi les multiples tentatives dérisoires pour faire perdurer le mythe automobile (voiture à eau, voiture électrique, voiture à air comprimé, voiture à l’huile de friture, etc.), la voiture à hydrogène apparaissait jusqu’à aujourd’hui comme le must absolu: à la différence du pétrole, l’hydrogène (H2) peut être produit en quantité illimitée et n’émet, en théorie, que de la vapeur d’eau lors de la combustion.

 

          A l’heure où le cours du pétrole est désormais durablement installé au-delà des 100 dollars le baril, la voiture à hydrogène devenait dans ce contexte le nouvel eldorado de l’industrie automobile. Les pronostics les plus optimistes avançaient ainsi 2010 pour envisager une généralisation de la voiture à hydrogène.

 

          Patatras, le rêve est fini, les Californiens boudent l’hydrogène: « Cela devait être la technologie de l’avenir. Cela risque plutôt de se retrouver tout droit au musée: le rêve de sauver la planète en propulsant des véhicules «verts» à l’hydrogène est en train de s’écrouler en Californie.« Le réseau de stations-service à hydrogène est en effet en train de s’effondrer, faute de clients et surtout faute de profits.

 

          Une des parties prenantes déclare : «On sent que l’hydrogène est en perte de vitesse, dit-il. Cela ne me surprend pas vraiment. En fait, ce qui est surprenant, c’est que les projets aient duré aussi longtemps.»

 

          Depuis longtemps, les pétroliers avaient exprimé leur incrédulité face à cette filière attractive, quand on la regarde par le petit bout de l’échappement (il n’en sort que la valeur d’eau) mais somptuaire en amont par les investissements nécessaires pour produire, transporter et stocker le plus léger des gaz : « l’hydrogène est une solution d’avenir et qui le restera. »

 

          Malheureusement, l’hydrogène n’existe quasiment pas à l’état brut sur Terre. Pour que le plus simple des éléments chimiques puisse être exploité et stocké, il doit d’abord être séparé de l’oxygène, avec lequel il forme la molécule d’eau (H2O). Et pour le séparer, il faut de l’énergie – de l’électricité – en très grande quantité.

 

          Aux Etats-Unis, le remplacement du carburant des véhicules à moteur par de l’hydrogène demanderait la production annuelle de 136 millions de tonnes d’hydrogène, selon la Nuclear Energy Agency (AEN/NEA), en se basant sur un rendement de 75% des électrolyseurs (sans préciser si les éléments auxiliaires sont pris en compte). Une tonne d’hydrogène nécessiterait 52.000 kWh d’électricité pour sa production.

 

          Ainsi, 7.100 TWh d’électricité seraient nécessaires pour produire l’hydrogène utilisé chaque année par les transports des Etats-Unis. Cela correspond à plus de neuf fois la production d’électricité nucléaire de ce pays (787 TWh obtenus avec une puissance nucléaire installée de 99 GW). Neuf cents réacteurs de 1.000 MW devraient être construits pour satisfaire la demande en hydrogène des transports.

 

          Plus de 145.000 tonnes d’uranium seraient nécessaires pour réaliser cette production d’électricité. Par comparaison, la consommation annuelle d’uranium est de 17.600 tonnes aux Etats-Unis pour 104 réacteurs nucléaires et de 67.000 tonnes dans le monde pour 435 réacteurs. La production d’uranium, depuis les mines, se limite à 42.000 tonnes par an, le complément provenant de stocks civils et militaires en cours d’épuisement.

 

          Pour le monde entier, en supposant un usage moyen des transports routiers comparable à celui de la France et pour un parc estimé à un milliard de véhicules en 2008, on peut évaluer quels seraient les besoins en nombre de réacteurs nucléaires et en consommation d’uranium, pour répondre à la demande d’électricité provenant de véhicules électriques ou de véhicules à hydrogène.

 

          Le résultat serait le suivant : - avec de l’hydrogène comprimé : 3.200 réacteurs de 1.000 MW (120 pour la France),- avec de l’hydrogène liquide : 4.100 réacteurs de 1.000 MW (150 pour la France),- avec de l’électricité et accumulateurs : 1.600 réacteurs de 1.000 MW (60 pour la France)

 

          La conclusion est vite tirée.

 

          Source : carfree.free.fr

 

          karfa93



14/04/2012
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